Affaire Terhzaz : la défense demande une audience à Nicolas Sarkozy
Condamné en 2008 à 12 ans de prison pour « atteinte à la sécurité de l’État », le colonel franco-marocain Kaddour Tehrzaz a effectué une demande de grâce auprès du roi Mohammed VI. Celle-ci n’ayant pas abouti, la défense demande désormais au président français Nicolas Sarkozy de se saisir du dossier.
La ténacité n’est pas la moindre des qualités de la famille du colonel-major Kaddour Terhzaz. L’ex-numéro deux de l’armée de l’air marocaine a été condamné en 2008 à 12 ans de prison pour « atteinte à la sécurité extérieure de l’État ». Et depuis cette date, convaincus qu’il a été victime d’une injustice, ses proches poursuivent une lutte de chaque instant pour obtenir sa libération.
Dernier épisode en date, les avocats du colonel-major Kaddour Terhzaz, qui a la double nationalité franco-marocaine, ont demandé une audience à Nicolas Sarkozy sur le cas de leur client. « Nous avons sollicité le 30 septembre une rencontre avec le président Sarkozy pour qu’il intervienne en faveur de la libération du colonel Terhzaz, et nous attendons une réponse », a expliqué Me William Bourdon le 21 octobre, lors d’une conférence de presse à Rabat.
Absence de résultat
« Le président Sarkozy a souvent réagi lorsque des Français ont subi des injustices. Il ne peut y avoir deux poids deux mesures », a-t-il ajouté. D’autant que, selon la famille du militaire, le motif de sa condamnation est plus que bénin : il aurait écrit en 2006 une lettre au roi Mohammed VI dans laquelle il affirmait notamment que les « avions de combat marocains n’étaient pas équipés de dispositifs anti-missiles pendant la guerre contre le Polisario, il y a 20 ans ».
Autre piste suivie par la famille, mais dont l’absence de résultat explique l’appel au président français : en juin, elle a « sollicité la grâce du roi Mohammed VI », en faisant valoir que « le colonel a toujours soutenu inconditionnellement le Maroc et le roi ». « Nous attendons que [cette] demande […] aboutisse, a expliqué l’un des avocats, Me Abderrahim Jamaï. Le Maroc en sortirait grandi. »
De nombreux observateurs pensent en effet que la justice a été défaillante et que les motifs de la condamnation de Terhzaz sont extra-judiciaires. « Tous les éléments montrent que le procès du colonel Terhzaz n’était pas équitable. Les raisons de cet acharnement se trouvent en dehors du dossier d’accusation », assure par exemple Eric Goldstein, le directeur adjoint de la division MENA (Moyen-Orient/Afrique du Nord) de l’ONG américaine Human Rights Watch. « Nous demandons aux autorités marocaines de le libérer car sa place est parmi sa famille », ajoute-t-il. (Avec AFP)
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