La Chine a-t-elle brisé l’embargo sur les armes au Darfour ?
Pékin aurait tenté de bloquer un rapport des Nations unies faisant état de l’utilisation d’armes chinoises au Darfour, d’après l’agence Reuters. Des munitions israéliennes et des appareils d’origine biélorusse et russe auraient également été utilisés.
Des douilles d’une douzaine de marques chinoises différentes utilisées pour l’attaque de troupes de l’ONU et de l’Union africaine au Darfour. C’est l’information que s’apprêterait à dévoiler un rapport de l’ONU, qui doit être étudié mercredi par le comité des sanctions du Conseil de sécurité, d’après des sources diplomatiques citées par l’agence Reuters.
D’après ces mêmes sources, Pékin a tenté de faire supprimer ce rapport. La délégation chinoise aurait menacé d’opposer son veto au renouvellement du panel d’experts du Conseil de sécurité sur le respect de l’embargo sur les armes au Darfour, voté en 2005. D’après eux, la Chine n’y a renoncé que sous la pression des États-Unis.
La résolution du Conseil de sécurité des Nations unies stipule que les ventes d’armes au Soudan ne sont autorisées que si le vendeur obtient la garantie que les livraisons ne seront pas utilisées au Darfour. Des munitions dont de deux marques israéliennes et quatre soudanaises auraient aussi été retrouvées.
Tentative suspecte
Selon le correspondant du Washington Post aux Nations unies, qui avait livré cette information vendredi dernier sur son blog, le rapport indique que les munitions chinoises ont été fabriquées après 2009. D’après lui, Khartoum aurait aussi employé des hélicoptères et avions de chasse en provenance de Biélorussie et de Russie au Darfour.
« Il n’y a pas de preuve que les balles ont été envoyées directement par la Chine en sachant que Khartoum allait les utiliser au Darfour, ni même que c’est la Chine qui a vendu ces munitions au Soudan », rappelle un des diplomates.
« Nous ne savons pas si la Chine a fait cela, complète un autre, mais sa tentative de supprimer le rapport est suspecte. »
En 2007, la Chine avait déjà été accusée d’avoir vendu au gouvernement soudanais des armes utilisées au Darfour, par l’ONG Amnesty International. Le gouvernement chinois avait alors affirmé qu’il respectait les résolutions du Conseil de sécurité et ne cédait pas d’armes à des nations ou des régions visées par un embargo onusien.
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