Présidentielle : Mgr Vincent Coulibaly appelle les Guinéens à se ressaisir

Alors que le second tour de la présidentielle, toujours prévu le 24 Octobre, se rapproche à grand pas, les religieux guinéens multiplient les appels et prières pour la paix. Dans cette perspective, l’archevêque catholique de Conakry, Mgr Vincent Coulibaly, a publié « Il est temps de nous ressaisir », un document sans concession.

Mgr Coulibaly a déjà rencontré Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé. © D.R.

Mgr Coulibaly a déjà rencontré Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé. © D.R.

ProfilAuteur_ChristopheLeBec

Publié le 20 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Dans un texte de huit pages intitulé « Il est temps de nous ressaisir » daté du 13 octobre, Mgr Vincent Coulibaly fait un constat amer sur l’état de son pays et invite les Guinéens à un sursaut pour garantir la paix et ouvrir la voie au respect des règles républicaines. Comparant la Guinée à un « “Magbana” [taxi-bus de Conakry, NDLR] essoufflé au bord de la route de la démocratie », Mgr Coulibaly s’inquiète des dérives en cours.

«Nous sommes devenus un conglomérat d’ethnies revendiquant chacune sa légitimité à régner sur les autres en s’appropriant par tous les moyens le pouvoir politique et économique », s’indigne-t-il.

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« Nous avons installé l’anarchie comme mode de gouvernance, en vue de la dilapidation vorace des bien publics et du patrimoine commun », dénonce-t-il. Fustigeant les hommes politiques qui viennent se « ressourcer avec complaisance et avidité des rancunes tenaces accumulées à travers l’histoire guinéenne », l’archevêque n’épargne pas non plus les croyants qui ont « mis la religion au service de leurs ambitions, de leurs appétits et instincts humains ».

Feuille de route

Au président Sékouba Konaté, l’archevêque demande d’assumer toutes ses responsabilités comme un « soldat au service de la patrie, dépouillé de tout appétit de gain, de profit, de privilèges ».

Il réclame aux organes de transition (gouvernement de Jean-Marie Doré et Conseil national de transition (CNT)) d’arrêter de prendre le pays en otage avec « [leurs] querelles intestines, [leur] manque d’abnégation, d’esprit de sacrifice pour l’unique cause de la Guinée ».

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Le prélat somme les deux candidats Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé de « mettre fin à la manipulation de [leurs] militants et de [leurs] groupes ethniques », mais aussi de ne pas promettre « la lune aux Guinéens, qui ont vu briller tant de mirages et d’illusions dans leur histoire politique ».

Dans ce pays à majorité musulmane mais avec une minorité chrétienne d’environ 10 % (majoritairement catholique), les religieux de tous bords multiplient en bonne entente les prières et déclarations. De très nombreux imams, dont le premier de la Grande Mosquée Fayçal à Conakry El Hadj Mamadou Saliou Camara,  prêchent régulièrement pour la paix lors de la prière du vendredi dans les mosquées.

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Le président Sékouba Konaté a consulté à plusieurs reprises ensemble El Hadj Mamadou Saliou Camara, qui est aussi le président du Conseil islamique de Guinée, et l’archevêque Vincent Coulibaly. À sa demande, les deux religieux ont déjà rencontré les candidats du second tour du 24 octobre prochain.

 

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