Un cortège de la garde présidentielle passe à tabac des militants au siège de l’UFDG

À dix jours de l’élection présidentielle, c’est un incident qui fait froid dans le dos : des éléments de la garde présidentielle ont fait une descente très musclée au siège de l’UFDG pour procéder à des arrestations. Leur cortège aurait été « caillassé par des inconnus ».

Le candidat à la présidentielle en Guinée Cellou Dalein Diallo à Conakry, le 16 septembre 2010. © AFP

Le candidat à la présidentielle en Guinée Cellou Dalein Diallo à Conakry, le 16 septembre 2010. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 14 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Que s’est-il passé dans la nuit de mercredi à jeudi, au siège de l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDG) de Cellou Dalein Diallo, candidat à l’élection présidentielle du 24 octobre prochain ? Dérapage, violente réplique à des provocations, intimidation ou volonté de faire capoter le processus électoral de la part d’éléments incontrôlés ? Une chose est sûre : les violences commises par des soldats de la garde présidentielle ne sont pas pour restaurer l’image calamiteuse de l’armée guinéenne.

Selon les récits concordants de différents témoins interrogés par l’AFP, un cortège de la garde du président de la transition, le général Sékouba Konaté, est passé vers 23 heures devant le siège de l’UFDG. « Quelqu’un a dû jeter un caillou sur le convoi. Les gardes sont alors descendus de leurs pick-up pour frapper sans discernement tous ceux qu’ils voyaient dans les alentours », a affirmé un voisin.

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« Nous ne savons pas ce qui s’est passé dehors (sur le boulevard), mais nous avons vu des militaires arriver à toute vitesse et commencer à tabasser tous les gens qui passaient la nuit au siège », a assuré un militant de l’UFDG. Une femme qui vendait des beignets à proximité témoigne avoir d’abord « entendu un bruit au passage d’un cortège avec sirène, qui roulait à vive allure », puis avoir « vu des militaires descendre des véhicules et courir dans tous les sens ». « Ils ont frappé des gens et moi j’ai été giflée une fois par un soldat », assure-t-elle.

« Pure intimidation »

« C’est une pure intimidation qui ne va pas nous distraire et nous détourner de notre objectif : la conquête du pouvoir par les urnes », affirme de son côté un responsable de l’UFDG, qui souhaite garder l’anonymat. Celui-ci indique que plusieurs dizaines de personnes ont été arrêtées parmi les militants du parti mais cette information n’a pu être confirmée de source officielle.Des soldats impliqués dans les incidents ont ensuite expliqué qu’ils avaient été « provoqués ».

« On ne nous provoque pas, nous sommes des soldats neutres, nous avons été agressés nuitamment par des inconnus. Alors, qu’on reste tranquille ! », dit l’un d’eux. Mais si ce sont des inconnus, pourquoi avoir arrêté de jeunes militants, sans apparemment aucun motif de suspicion légitime ? Selon un responsable de l’UFDG requérant l’anonymat, les jeunes gens arrêtés ont été conduits au camp militaire Koundara, dans la presqu’île de Kaloum, à Conakry. En dehors de toute procédure judiciaire, évidemment. (Avec AFP)

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