La langue française sauvée par l’Afrique ?

Le français est parlé par 220 millions de personnes dans le monde, selon un rapport de l’Organisation internationale de la francophonie. Plus de la moitié de ces francophones vivent en Afrique, où le français est une langue d’usage comme d’enseignement.

Dans une école primaire, au Mali. © AFP

Dans une école primaire, au Mali. © AFP

Publié le 13 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Dans son dernier rapport publié mardi 12 octobre, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF) révèle que le nombre de francophones a grossi de 20 millions depuis 2007, atteignant 220 millions en 2010. Une performance à imputer presque au seul continent africain, qui reste l’un des derniers sanctuaires de la langue française à travers le monde et où vivent 50 % des francophones recensés.

Le rapport 2010 de l’OIF prend en compte les soixante-dix pays membres et observateurs de l’Organisation, auxquels il faut ajouter cette année l’Algérie, Israël, les États-Unis et le Val d’Aoste. Il en ressort donc que plus de la moitié des francophones vivent dans un pays d’Afrique. Une donnée probablement en deçà de la réalité, puisque les statistiques retenues tiennent compte uniquement des populations qui comprennent, parlent, lisent et écrivent le français. Sont donc écartés tous ceux qui le pratiquent seulement oralement.

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L’importance de l’enseignement

Reste que les utilisateurs de la langue de Molière ont cru ces dernières années grâce à l’explosion démographique africaine et non par une propagation de l’usage du français à travers le monde. En Afrique, le français demeure une langue d’enseignement, qui avance en même temps que les progrès de la scolarisation sur le continent.

Selon l’OIF, l’Afrique pourrait représenter d’ici à 2050 plus de 85 % de la population francophone mondiale, si l’accroissement démographique ne faiblit pas et si l’alphabétisation continue de progresser grâce à l’école. Le français est d’ailleurs la deuxième langue enseignée au monde (116 millions de personnes l’apprennent), alors qu’elle n’est « que » la neuvième langue parlée, ce qui démontre la place tenue par l’enseignement dans sa diffusion.

L’anglais sur toutes les lèvres

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Partout ailleurs en effet, le français stagne, comme aux États-Unis ou pis, régresse, comme sur le continent européen. Un comble, pour une langue qui durant des siècles a rayonné à travers toute l’Europe. Aujourd’hui, c’est l’anglais qui tient la vedette dans les programmes scolaires comme des les institutions internationales, y compris au sein d’organisations dans lesquels le français est la langue officielle.

Au siège des Nations unies à Genève, l’anglais a la primeur, avec quasiment la totalité des textes et circulaires rédigés en anglais. Plus étonnant, 15 % seulement des textes servant de base aux discussions de la Commission européenne de Bruxelles sont rédigés en français.

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Dans son rapport, l’OIF met en garde contre les « dangers liés à l’unilinguisme » en Europe, et rappelle les conclusions du Conseil européen de Barcelone en 2002, selon lesquelles l’apprentissage de deux langues étrangères aux jeunes générations était fortement recommandé.
 

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Consulter le rapport de l’OIF dans son intégralité ici.

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