Élection présidentielle : les deux candidats envisagent un gouvernement d’union nationale
La campagne électorale officielle en vue du second tour de l’élection présidentielle guinéenne a débuté lundi. Des désaccords persistent sur l’organisation du scrutin, mais, les deux candidats disent envisager un gouvernement d’union nationale, comme le général Sékouba Konaté l’a proposé.
Est-ce que cette fois-ci, c’est la bonne ? Après plusieurs reports, le second tour de la présidentielle semble enfin lancé avec le début de la campagne électorale officielle lundi 11 octobre. Elle doit se terminer le vendredi 22 octobre avant un vote prévu le 24.
Le désaccord de fond entre les deux prétendants, Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo, n’est toutefois pas encore résolu. Le second réclame toujours le départ du président de la Commission électorale nationale indépendance (Ceni) Louncény Camara, contre qui son parti a déposé une plainte pour fraude et qu’il accuse d’être un partisan d’Alpha Condé. Cellou Dalein Diallo a menacé de boycotter l’élection, mais, au nom de la légalité, Alpha Condé rejette tout changement.
Si ce problème reste posé, les deux candidats ont eu des gestes d’apaisement lundi en fin d’après-midi, relate RFI. Lors d’une rencontre chez le président de la transition Sékouba Konaté, Alpha Condé et Cellou Dalein Diallo se sont serrés la main publiquement. Le général Konaté leur a demandé de s’engager à former un gouverment d’union nationale en cas de victoire. Une proposition qui n’a pas été rejetée par les deux hommes.
Le président « nous a aussi demandé que l’élu forme un gouvernement d’union nationale », a déclaré Alpha Condé à la télévision guinéenne. « C’est envisageable, mais… », a-t-il hésité. Avant d’ajouter : « Pour la paix sociale, il est important que chacun fasse de son mieux. »
De son côté, Cellou Dalein Diallo a affirmé avoir « suggéré plutôt un gouvernement de large ouverture » lors de l’entretien avec le président.
Les deux prétendants se sont à nouveau rencontrés ce mardi 12 octobre avec le secrétaire général de la Présidence Tibou Kamara. D’après ce dernier, ils ont finalement accepté la proposition du chef de l’État au cours de cette réunion.
Fronde à la Ceni
Il sera probablement à nouveau question du débat sur la présidence de la Ceni. Dans cette bataille, Cellou Dalein Diallo vient d’enregistrer un important appui avec la signature par 12 membres de la Ceni sur 22, d’une pétition appelant à l’élection d’une « personnalité crédible » à la tête de la Ceni. Les pétitionnaires veulent l’exclusion de Louncény Camara, mais aussi Elhadj Amadou Oury Baldé et Hadja Aminata Mame Camara, l’ex-présidente par intérim.
Dans une formulation catégorique, les signataires dénoncent « vigoureusement les manoeuvres déshonorantes de certains de [leurs] collègues, visant à ternir l’image de notre institution en compromettant […] sa neutralité aux yeux de l’opinion nationale et internationale ».
Dans ces conditions, on voit mal comment Louncény Camara pourrait mener à bien des élections sereines et sans contestations.
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