L’otage française aux mains d’Aqmi a besoin de soins

Aqmi a dévoilé que l’otage française qu’il détient au Mali était atteinte d’une grave maladie nécessitant des soins. Une manière de faire monter la pression sur Paris, alors que le groupe terroriste s’apprête à formuler ses revendications pour la libération des sept otages enlevés à Arlit, au Niger.

Photo des otages français d’Aqmi, où seule Françoise Larribe a le visage flouté. © AFP

Photo des otages français d’Aqmi, où seule Françoise Larribe a le visage flouté. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 11 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

L’information délivrée par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) est lourde de menaces. « Je reviens de chez les ravisseurs dans le désert où j’ai rencontré deux représentants du groupe qui les détient », a déclaré un des intermédiaires nigériens, interrogé par téléphone satellitaire. « L’otage française est malade et ne peut plus rester longtemps sans soins », a-t-il affirmé.

Autrement dit, Aqmi a confié à l’intermédiaire, qui s’était rendu dans la région de Timétrine (nord-est du Mali), que l’otage risquait de mourir. Une manière, bien-sûr, de faire pression sur Paris via l’opinion publique. D’autant que pour l’instant, il n’est pas question d’une quelconque libération, quoique Aqmi a déjà montré par le passé sa capacité à libérer les femmes en premier – c’était le cas notamment de l’otage espagnole Alicia Gamez, en mars 2010.

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Le précédent Germaneau

Mais Aqmi avait maintenu en détention, jusqu’à sa mort, l’otage français de 78 ans Michel Germaneau, qui souffrait de graves problèmes cardiaques et n’avait pas accès à son traitement. On ne sait cependant si ce dernier avait été assassiné par Aqmi – ce que le groupe terroriste avait prétendu le 25 juillet -, ou si sa mort avait été provoquée par l’absence de soins.

L’otage française, qui s’appelle Françoise Larribe et dont le mari, également retenu par Aqmi, travaille chez Areva, souffre d’un cancer et a subi une chimiothérapie peu avant son enlèvement à Arlit, dans la nuit du 15 au 16 septembre dernier. « La femme française est malade. On nous a dit qu’elle a été soignée peu de temps avant son enlèvement, mais elle mérite un suivi », témoigne l’entourage d’un Malien qui joue le rôle de médiateur.

Le groupe qui retient les otages pourrait être celui de l’Algérien Abdelhamid Abou Zeid, qui avait dirigé l’enlèvement de Michel Germaneau et du Britannique Edwin Dyer, exécuté en avril 2009. Le terroriste a été reconnu par Pierre Camatte, un otage français détenu trois mois par Aqmi, sur la seule photo connue des otages, où il est le seul homme armé ayant le visage découvert.

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« Les ravisseurs sont ouverts à toute négociation », ajoute l’intermédiaire nigérien. « Ils affirment qu’ils feront bientôt connaître leurs revendications, mais que le sort des otages est entre les mains de « toutes les tendances d’Aqmi », ajoute-t-il, en précisant que les otages seraient, selon Aqmi, « en vie et bien traités ». (Avec AFP)
 

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