Accrochages entre sécessionnistes et partisans de l’unité à Khartoum

Les forces anti-émeutes ont dispersé à coups de bâton samedi à Khartoum des manifestants favorables à l’indépendance du Sud-Soudan qui se sont heurtés à des partisans de l’unité, signe de relations tendues à l’approche du référendum. Le président du Sud-Soudan, Salva Kiir, a demandé à l’ONU de déployer des casques bleus le long de la frontière entre le sud et le nord du Soudan, en amont du référendum.

Des forces anti-émeutes soudanaises dispersent à coups de bâtons des manifestants, le 9 octobre. © AFP

Des forces anti-émeutes soudanaises dispersent à coups de bâtons des manifestants, le 9 octobre. © AFP

Publié le 9 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Des violences sont survenues au moment où une délégation des ambassadeurs des quinze pays membres du Conseil de sécurité de l’ONU, présidée par l’Américaine Susan Rice, rencontrait des responsables soudanais à Khartoum, au quatrième et dernier jour de sa tournée au Soudan.

Environ 3.000 personnes ont manifesté en faveur de l’unité du Soudan près du palais présidentiel, à l’appel des autorités, à trois mois du référendum d’autodétermination du Sud-Soudan, qui pourrait aboutir à la partition du pays.

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Une poignée de manifestants sudistes ont exprimé leur préférence pour la sécession, ce qui a enflammé les esprits. "Non à l’unité, oui à la sécession", ont-ils scandé, vêtus de tee-shirts orange ornés du slogan "le référendum est notre chance en or pour l’indépendance".

Battus par les forces anti-émeute et la foule

Les manifestants pro-unité ont poussé les Sudistes hors du rassemblement, et les forces anti-émeutes sont intervenues de façon musclée. Elles ont battu des manifestants sudistes avec des bâtons, et une partie de la foule en a rajouté.

Des personnes ont donné des coups de poing dans le dos du correspondant de l’AFP et l’ont sommé de quitter les lieux.

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"Je suis pour l’unité du pays, pas pour la sécession, nous formons un seul pays", a lancé Abdelbaqir Mohammed Omar, un habitant de Khartoum.

"Si le Sud se sépare, ce sera l’Afrique au complet qui sera à feu", soulignait un autre manifestant.

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Les relations sont tendues entre le Nord et le Sud, à trois mois du référendum prévu le 9 janvier, dans lequel les Sudistes – y compris ceux habitant dans le Nord et la diaspora- sont appelés à choisir entre le maintien de l’unité du pays ou la sécession.

Salva Kiir réclame les casques bleus

Les forces soudanaises (nordistes) ont accusé l’armée de la région semi-autonome du Sud-Soudan de s’être déployée dans un Etat nordiste à la lisière du Sud. Ce redéploiement "dans l’Etat du Nil blanc (nord) contrevient à l’accord de paix et menace la tenue du référendum", a dit Ahmed Ibrahim al-Tahir, chef de l’Assemblée nationale, à la tribune de la manifestation.

A quelques encablures de la scène, une délégation du Conseil de sécurité de l’ONU s’entretenait avec le chef de la diplomatie soudanaise Ali Karti, qui a affirmé à ses interlocuteurs que son pays ne voulait pas "la guerre" mais qu’il n’accepterait pas le résultat du référendum en cas d’"ingérences".

"Les gens doivent pouvoir exprimer clairement leurs opinions pour et contre l’unité", mais "rien ne doit survenir qui puisse enfreindre la sécurité ou les préparatifs" du vote, a-t-il dit.

L’ambassadeur britannique auprès des Nations unies, Mark Lyall Grant, s’exprimant au nom de la délégation onusienne, a souligné que la communauté internationale était "profondément préoccupée" par la situation du Soudan.

La mise en application de l’accord de paix global signé en 2005 est "essentielle pour assurer la paix et la stabilité dans tout le Soudan", a-t-il ajouté.

Le président du Sud-Soudan, Salva Kiir, a demandé cette semaine à la délégation de l’ONU de déployer des casques bleus le long de la frontière entre le sud et le nord du Soudan, en amont du référendum, selon des diplomates.

"Aucun engagement n’a été pris, nous lui avons juste répondu que sa demande serait prise en compte", a indiqué un diplomate sous couvert de l’anonymat.

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