Affaire Faustin Kayumba : un des accusés a tenté de corrompre la police
La justice sud-africaine a refusé la libération sous caution de Pascal Kanyandekwe, accusé de la tentative d’assassinat du général rwandais en exil Faustin Kayumba Nyamwasa. D’après la cour, il a proposé un million de dollar aux policiers lors de son arrestation.
La situation de Pascal Kanyandekwe paraît de plus en plus fragile. Ce citoyen rwandais est l’un des suspects de la justice sud-africaine dans l’affaire de la tentative d’assassinat de son compatriote, le général Faustin Kayumba Nyamwasa, réfugié à Johannesburg.
Déjà en mauvaise posture, son cas s’est sensiblement aggravé jeudi, avec le refus par la justice sud-africaine de le libérer sous caution. Le motif : il avait tenté de corrompre deux policiers sud-africains pour s’enfuir, d’après leur témoignage sous serment. Les deux policiers affirment s’être vus proposer pas moins d’un million de dollar pour le relâcher.
"Échapper aux conséquences d’un procès"
« La raison pour laquelle quelqu’un est prêt à offrir un million de dollars à la police ne peut-être que d’échapper aux conséquences d’un procès », a déclaré le magistrat P.J. du Plessis.
D’après lui, Pascal Kanyandekwe a quitté l’Afrique du Sud après la tentative d’assassinat de Faustin Kayumba Nyamwasa et n’a été arrêté qu’à son retour à l’aéroport international de Johannesburg.
L’affaire avait déjà déclenché des troubles diplomatiques. Après la tentative d’assassinat de Faustin Kayumba Nyamwasa – un ancien proche du président Paul Kagamé désormais accusé d’être derrière la série d’attentats à la grenade qui a frappé Kigali – le gouvernement sud-africain avait accusé des « agents » d’un « pays étranger » d’avoir planifié l’attaque. Pretoria affirme qu’un pays était impliqué, mais avait choisi ne pas révéler son nom du fait de leurs « bonnes et de solides relations diplomatiques ».
D’après l’agence de presse américaine AP, Pretoria semble rester sur cette ligne. Le magistrat a ainsi refusé de « spéculer » sur une éventuelle implication de Kigali. La ministre des Affaires étrangères, Maite Nkoana-Mashabane, a quant à lui renouvelé son refus de dire si le Rwanda était suspecté. « Je veux pas entrer dans les compétences de la cour », s’est-elle justifiée.
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