Libération de Birtukan Mideksa, figure de l’opposition
Incarcérée en 2005, après les manifestations postélectorales de l’opposition, Birtukan Mideksa a finalement été libérée mercredi dans la capitale éthiopienne. Elle avait déjà bénéficié d’une première grâce en 2007, avant d’être à nouveau arrêtée.
L’effrontée est finalement rentrée chez elle. Cinq ans après son incarcération et au lendemain de l’investiture du nouveau gouvernement du Premier ministre Meles Zenawi, elle est sortie de prison pour regagner son domicile.
Sa libération a été annoncée mercredi par le porte-parole du gouvernement Shimeles Kemal. Un témoin a confirmé avoir vu la présidente de l’Union pour la démocratie et la justice (UDJ, opposition) rentrer chez elle.
Birtukan Mideksa a réclamé et obtenu la grâce du président Girma Woldegiorgis, a insisté le porte-parole du gouvernement.
Grâce et honneur
La précision est d’importance, car c’est en partie pour avoir nié avoir réclamé cette grâce – d’où sa réincarcération – qu’elle avait acquis une stature d’opposante intransigeante aux yeux des Éthiopiens.
En 2005, après les manifestations contre les résultats des élections, réprimées dans le sang (au moins 200 morts), elle avait été accusée de « complot contre la Constitution » et arrêtée, comme de nombreux autres opposants.
Dix-huit mois plus tard, elle avait bénéficié d’une vague de libération avec ses compagnons d’infortune. Mais contrairement aux autres, la grâce accordée à cette ancienne juge a été annulée en 2008, et Birtukan Mideksa s’est vue condamnée à la prison à perpétuité. Elle avait entretemps nié avoir réclamé pardon.
Sa deuxième période de détention aura-t-elle finalement eu raison de son audace, alors que le parti au pouvoir vient d’être reconduit avec une écrasante victoire ? Son attitude devrait fournir des éléments de réponse.
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