Attentats du 1er octobre : le directeur de campagne de Babangida auditionné
Le directeur de campagne de l’ex-chef de l’État et candidat à la présidentielle nigériane Ibrahim Babangida a été interrogé par les services de renseignement dans le cadre de l’enquête sur le double attentat du vendredi 1er octobre. Ses partisans y voient une manipulation politique.
L’attentat du 1er octobre a-t-il été commandité par un camp politique ? Les services secrets tentent-ils de salir un des prétendants à la magistrature suprême ?
La convocation d’un proche de l’ex-chef de l’État et candidat à la présidentielle Ibrahim Babangida (IBB), dans le cadre de l’enquête sur l’attentat du 1er octobre, a ouvert la porte à toutes les spéculations au Nigeria.
Lundi, le directeur de campagne d’IBB, Raymond Dokpesi, qui est aussi propriétaire d’une chaîne de télévision et d’une station de radio, a été convoqué à Abuja par le service de sécurité de l’État nigérian (SSS), d’après le porte-parole d’Ibrahim Babangida. « Il a été relâché hier et doit se présenter à nouveau aujourd’hui vers 15h », a expliqué ce dernier mardi. D’après lui, « il était question de complicité dans l’attaque à la bombe du 1er octobre ».
Ce double attentat, perpétré le jour de la commémoration de l’indépendance et à quelques centaines de mètres de la grande place d’Abuja où avaient lieu les festivités, a fait 12 morts et 38 blessés d’après la police.
Il avait été immédiatement revendiqué par le Mouvement pour l’émancipation du delta du Niger (Mend), un groupe armé qui réclame un meilleur partage des revenus du pétrole extrait dans la région.
SMS et soupçon
Si cette revendication était confirmée, il s’agirait de la première action du Mend dans la capitale nigériane.
La porte-parole du SSS a refusé de donner des précisions sur la convocation de Raymond Dokpesi, indiquant simplement qu’il ne faisait pas partie des neuf suspects arrêtés depuis l’attaque. Les services de sécurité affirment que ces neuf suspects ont un lien direct avec Henry Okah, un ex-dirigeant Mend.
Or, d’après des « sources présidentielles » citées par la BBC, des SMS en provenance du téléphone d’Henry Okah auraient été retrouvés sur celui de Raymond Dokpesi.
Henry Okah nie tout lien avec l’attentat de meurtrier de vendredi. Mais il a été arrêté samedi à Johannesburg, où il résidait, du fait de la législation anti-terroriste.
« Nous estimons qu’il s’agit d’une chasse aux sorcières », a réagi le porte-parole d’Ibrahim Babangida. Ce dernier, président du Nigeria de 1985 à 1993, brigue la candidature du Parti démocratique du peuple (PDP), parti ultra-dominant dont l’investiture est extrêmement disputée.
C’est aussi celui du président sortant et lui aussi candidat, Gooluck Jonathan.
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