Kigali rejette le rapport de l’ONU sur les crimes en RD Congo

Les Nations unies publient une nouvelle version de leur rapport sur les crimes en RD Congo commis entre 1993 et 2003. Le Rwanda et l’Ouganda, mis en cause, en rejettent les conclusions.

Le président rwandais Paul Kagamé, le 24 septembre 2010 à New York. © AFP

Le président rwandais Paul Kagamé, le 24 septembre 2010 à New York. © AFP

Publié le 1 octobre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le gouvernement rwandais a qualifié vendredi 1er octobre de « mauvais et dangereux du début à la fin» le rapport de l’ONU qui accuse son armée de « crimes graves » commis contre les réfugiés hutus de 1993 à 2003 en RD Congo. La seconde version du texte, après un premier document controversé publié cet été, constitue « une insulte à l’Histoire », a dit l’entourage de Paul Kagamé.

« Le gouvernement rwandais a transmis jeudi aux Nations unies ses commentaires sur le projet de rapport » qui, selon Louise Mushikiwabo, la ministre rwandaise des Affaires étrangères est un « un échec moral et intellectuel ».

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Des précautions insatisfaisantes

Si le contenu est quasiment identique à celui du texte proposé en août dernier, les Nations unies ont apporté quelques modifications d’importance. La première version épinglait les forces armées rwandaises, dont les exactions dans l’Est de la RD Congo entre 1996 et 1998 étaient qualifiées de « crimes contre l’humanité, crimes de guerre, voire de génocide ». Cette fois, l’ONU a pris davantage de précautions.

Le projet de texte du Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme (HCDH), rappelle que « la question de savoir » si ces actes « constituent des crimes de génocide a soulevé de nombreux commentaires et demeure irrésolue jusqu’à présent ».

Mais le Rwanda réfute ces allégations et souligne un gros manquement, selon lui, du rapport, qui « ignore le contexte historique, spécialement la menace immédiate et sérieuse posée [à l’époque] par des réfugiés armés et idéologiquement endoctrinés, positionnés à la frontière entre le Rwanda et le Zaïre ».

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« Réécrire l’histoire »

Kigali dénonce également « la manipulation […] par des organisations et des individus, aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur de l’ONU, dans le but de réécrire l’histoire, répartir de façon inappropriée la responsabilité du génocide qui a eu lieu au Rwanda et raviver le conflit au Rwanda et dans la région ».

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Selon les autorités du pays, le rapport se fonde sur « des sources anonymes, des affirmations par ouï-dire, des enquêteurs et témoins sans noms et non-identifiés ». Kigali pointe l’aspect contradictoire du rapport, compte-tenu des efforts déployés par le Rwanda « pour rapatrier, réinstaller et réintégrer 3,2 millions de réfugiés hutus, efforts qui étaient appuyés par l’ONU ».

L’Ouganda, l’Angola, le Zimbabwe, le Burundi et le Tchad – qui tous sont intervenus militairement en RDC – ainsi que les autorités congolaises sont également mises en cause.

L’Ouganda a déjà fait savoir hier qu’il rejetait en bloc ce projet de texte et « demandait qu’il ne soit pas publié ». (Avec AFP)

 

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