L’ONU redoute qu’Aqmi s’attaque à l’Afrique de l’Ouest
Les Nations unies estiment qu’Aqmi pourrait étendre la zone géographique de ses activités et recommandent que l’Afrique de l’Ouest lutte de manière commune contre le terrorisme.
L’influence d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) serait-elle sans bornes ? Dans une déclaration faite mercredi 29 septembre à Dakar, le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Afrique de l’Ouest a dit craindre que cette région soit bientôt concernée par des actes terroristes émanant de la nébuleuse salafiste.
« La menace, à travers ses manifestations, notamment les prises d’otages, a été croissante » ces derniers mois, a souligné Saïd Djinnit, qui s’exprimait en marge d’une réunion des représentants des missions onusiennes de paix dans les pays d’Afrique de l’Ouest.
Selon lui, « les risques de propagation de la menace au sud » sont bien réels. Jusqu’à présent, Aqmi a commis violences et enlèvements dans la région sahélo-saharienne, mais les Nations unies ont de bonnes raisons de penser que les terroristes traversent le désert pour agir dans d’autres pays. Selon le représentant de Ban Ki-moon, Aqmi tire avantage « de la pauvreté environnante et des problèmes de gouvernance, qui sont assez généralisés » en Afrique de l’Ouest.
Une conférence régionale indispensable
Mais Saïd Djinnit a aussi rappelé que l’ONU entendait soutenir les efforts des pays de la région pour lutter contre ce risque éventuel. L’ONU « a toujours marqué sa disponibilité à aider la région et les pays de la région dans les efforts communs qu’ils doivent mobiliser pour faire face à une menace qui est commune ».
Il a donc appelé à la tenue d’une grande conférence sur le terrorisme et ses risques de propagation en Afrique de l’Ouest, une réunion prévue depuis l’an dernier mais dont la première édition à Bamako avait été annulée. « C’est dans cet esprit que les Nations unies ont toujours encouragé la tenue d’une conférence régionale », a-t-il insisté.
Aqmi a revendiqué l’enlèvement, mi-septembre, de sept otages, tous collaborateurs des groupes Areva et Vinci et exerçant au Niger. C’est là qu’ils ont été enlevés, avant d’être transférés dans le nord-est du Mali près de la frontière algérienne, où ils se trouveraient toujours. Parmi eux, cinq Français, un Togolais et un Malgache.
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