Sékouba Konaté menace de « claquer la porte » avant le second tour de la présidentielle

Dans une interview à RFI, le chef de la transition en Guinée, Sékouba Konaté, menace d’imposer « par la force » un civil à la tête du pays et de « claquer la porte ». Pas sûr que cette sortie soit au goût des deux finalistes à l’élection présidentielle.

Le général Sékouba Konaté, le 15 septembre 2010 à Conakry. © AFP

Le général Sékouba Konaté, le 15 septembre 2010 à Conakry. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 29 septembre 2010 Lecture : 1 minute.

Au lendemain de la commémoration des massacres de Conakry du 28 septembre 2009, le général Sékouba Konaté affirme désormais haut et fort son impatience à quitter le pouvoir un trait de caractère qu’il a presque érigé en art de gouvernement. Dans une interview à RFI, accordée dans la nuit de mardi à mercredi 29 septembre, le chef de la transition guinéenne affirme : « Moi, j’en ai rien à foutre du pouvoir. Je n’ai qu’une envie, c’est de claquer la porte, mais c’est mon entourage qui m’en empêche. À Ouagadougou, on m’a forcé la main, je n’aurais jamais dû accepter… »

La raison d’un tel rejet est simple : « Moi je ne comprends rien à la politique, affirme-t-il, je laisse tout ça à Tibou Kamara, le secrétaire général de la présidence que je viens de nommer ministre d’État. » Une promotion devant laquelle les Guinéens, qui attendent la confirmation d’une date pour le second tour de l’élection présidentielle, restent perplexes. Et si, au fond, Sékouba Konaté trompait son monde et préparait son fauteuil de dictateur, tout en s’en défendant vigoureusement ?

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« Imposer un civil à la tête du pays »

En tout cas, Konaté ne porte pas vraiment les politiques dans son cœur – notamment les finalistes de l’élection présidentielle, Cellou Dalein Diallo et Alpha Condé – et l’on sent un grand agacement, voire une pointe de mépris dans sa voix, quand il parle d’eux.

« Je leur ai dit plusieurs fois de se rencontrer mais ils ne m’écoutent pas et les problèmes ethniques montent », explique-t-il.« Si les deux candidats ne sont pas capables de s’entendre, je ferai le tour des garnisons et j’imposerai s’il le faut par la force un civil à la tête du pays. »

Quand à sa relation avec Dadis Camara, l’ex-leader de la junte en exil à Ouagadougou, Sékouba Konaté lâche, amer : « Un faux type, un menteur, aujourd’hui il a peur de moi et fait tout pour m’éviter à Ouagadougou. »

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