José Eduardo dos Santos se défend d’être le père d’une Congolaise
Le chef de l’État angolais a catégoriquement nié dans les médias d’État être le père d’une Congolaise de 46 ans qui affirmait être sa fille. Selon elle, Dos Santos aurait rencontré sa mère quand il était en exil à Kinshasa, du temps de la lutte pour l’indépendance de l’Angola.
L’énigmatique président angolais José Eduardo dos Santos, au pouvoir depuis 31 ans, ne s’exprime quasiment jamais dans les médias sauf pour délivrer un message écrit d’avance avant de s’éclipser aussitôt. C’est dire la surprise des Angolais lorsque, mardi 28 septembre, il a longuement pris la parole sur les ondes de la télévision d’État pour parler… de sa vie privée.
Et pas de n’importe quelle façon, puisqu’il s’agissait d’un sujet grave : démentir la paternité d’une Congolaise de 46 ans, Joséfa Matias, qui affirme être sa fille aînée. Son père biologique « est une autre personne qu’elle doit continuer à rechercher », a déclaré le président Dos Santos dans une intervention aussitôt reprise en boucle par les médias d’État.
"Edu" ou "Zé"
Pour obliger le chef de l’État à s’exprimer, il fallait que l’information paraisse particulièrement crédible et amène un début de polémique au sein de la société angolaise. C’est dimanche, dans les pages du magazine reconnu et indépendant Folha 8, dirigé par William Tonet, que Joséfa Matias a déclaré que le président était son père et qu’elle avait toujours fait référence à lui sous le sobriquet de « Edu ».
« Si elle m’entend ou me voit à la télévision, a répondu Dos Santos, qu’elle écoute ce que j’ai à dire : d’abord je ne suis pas “Edu”, je suis José. À la maison, mes proches m’appellent “Zé” », a-t-il expliqué au cours d’une longue tirade sur ses divers surnoms.
"Aucune maîtresse"
Puis, il est ensuite revenu sur son séjour en RD du Congo, entre 1961 et 1963, quand l’Angola était une colonie portugaise en proie à une intense guerre de décolonisation qui perdurera jusqu’en 1974. Né en 1942 à Luanda d’un père maçon et d’une mère employée de maison, il a abandonné l’école à 19 ans pour rejoindre, en exil, le Mouvement populaire de libération de l’Angola (MPLA). D’abord à Brazzaville, puis à Kinshasa, où il s’occupe de l’organisation de la jeunesse du parti.
« Je n’avais aucune maîtresse. Ni Congolaise, ni Angolaise, ni d’une autre nationalité. À cette époque, je ne pensais pas à avoir une petite amie, ni aux enfants, ni au mariage. J’avais d’autres préoccupations », a-t-il dit. Quoi qu’il en soit, deux ans plus tard, en 1963, le MPLA l’envoyait étudier en URSS, à Bakou. Il n’en revint qu’en 1970, avec un diplôme d’ingénieur spécialisé dans les hydrocarbures et les télécommunications. Prêt pour sa seconde vie, celle de dirigeant.
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