La peine capitale de Talaat Moustafa réduite à 15 ans de prison

Au bénéfice d’un nouveau procès, le magnat égyptien de l’immobilier Hicham Talaat Moustafa écope de 15 ans de prison ferme. Condamné à mort lors de son premier procès, il était accusé d’avoir assassiné son ancienne maîtresse, Suzanne Tamim, une chanteuse libanaise très populaire.

Hicham Talaat Moustafa et la chanteuse libanaise Suzanne Tamim (photomontage). © AFP

Hicham Talaat Moustafa et la chanteuse libanaise Suzanne Tamim (photomontage). © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 28 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

La peine a été adoucie à l’issue de son nouveau procès, mais Hicham Talaat Moustafa restera en prison quelques années de plus. Le magnat égyptien de l’immobilier, qui avait été condamné à mort en 2009 pour avoir commandité le meurtre de son ex-maîtresse, une chanteuse libanaise populaire, a écopé mardi 28 septembre de 15 ans de prison.

Son complice, un policier égyptien à la retraite du nom de Mohsen al-Sokkari qu’il aurait payé deux millions de dollars pour assassiner la chanteuse, a quant à lui été condamné à 25 ans de réclusion criminelle. Plus que le commanditaire du crime…

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Vice de procédure opportun

En mai 2009, Talaat Moustafa, pilier du Parti national démocrate (PND, au pouvoir), avait été condamné à la peine capitale par pendaison. Mais un vice de procédure bien opportun avait abouti à l’annulation du verdict par la Cour de cassation. Un nouveau procès s’était ouvert en mars 2010.

L’affaire, plus que sulfureuse, comporte tous les ingrédients d’une série télévisée populaire : meurtre, pouvoir, sexe et show-business. Rien d’étonnant à ce qu’elle est réussi à tenir en haleine les populations libanaises et égyptiennes.

Suzanne Tamim s’était fait connaître après avoir gagné un concours de jeunes talents en 1996. Douze ans plus tard, en juillet 2008, elle était retrouvée morte dans son appartement de Dubaï, aux Émirats arabes unis. Selon la presse, elle avait été atteinte de plusieurs coups de couteau et avait eu la gorge entaillée.

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Selon l’accusation, Mohsen al-Sokkari s’était rendu à son appartement en se présentant comme un employé de l’immeuble et l’aurait poignardée à mort. Agée de 30 ans, la chanteuse avait eu, toujours selon la presse égyptienne, une liaison avec Talaat Moustafa durant trois ans. Leur relation se serait terminée quelques mois avant l’assassinat.

« Peur pour sa vie »

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Hicham Talaat Moustafa aurait même proposé 50 millions de dollars à sa maîtresse pour qu’elle accepte de l’épouser… Mais elle avait finalement convolé avec le champion irakien de kick-boxing, Riyad al-Azzawi, qu’elle avait rencontré à Londres.

Riyad al-Azzawi avait déclaré au journal britannique Sunday Times, ainsi qu’à la police anglaise, que sa femme recevait des menaces et qu’elle « avait peur pour sa vie, affirmant qu’elle mourrait entre les mains d’un tueur professionnel ». Peu avant l’assassinat, le couple aurait acheté un luxueux appartement à Dubaï.

Hicham Talaat Moustafa était à la tête du géant de l’immobilier égyptien, Talaat Moustafa Group (TMG), qui actuellement fait la une de la presse locale. Son groupe est cité dans une affaire de vente par l’État d’un terrain pour la construction d’un ensemble résidentiel, Madinaty, annulée par la justice mais maintenue par le gouvernement.

Le verdict étrangement plus clément rendu par le tribunal a été interprété comme un signe positif par la bourse : les actions de TMG sont montées de plus de 5 % à la Bourse du Caire, a indiqué l’agence officielle égyptienne Mena. (Avec AFP)

 

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