Khaled, grand maître de cérémonie des « Cafés d’Oran »

Les Cafés d’Oran, une série de concerts raï programmés dans le cadre du Festival d’Ile de France, ont lieu du 24 au 26 septembre dans le Cirque d’Hiver Bouglione, à Paris. Avec pour thème cette année : l’ivresse.

Khaled est en concert à Paris, un an après son grand retour sur scène. © D.R.

Khaled est en concert à Paris, un an après son grand retour sur scène. © D.R.

Publié le 25 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Lunettes de soleil glissées dans le col de son tee-shirt noir – celles de vue sont relevées sur le haut du crâne –, le paquet de Marlboro pointant hors de la poche de son jeans, les santiags battant la cadence… Khaled est en pleine forme. Ravi de partager l’affiche avec d’autres grands noms du raï qu’il a conviés : Cheb Sahraoui, Chebba Zahouania, Bouteïba Sghir et, cerise sur le gâteau, Maurice el Medioni, 82 ans et toujours fringant au piano.

Vendredi après-midi, Khaled orchestrait la répétition générale, câbles emmêlés aux pieds et son accordéon fétiche à ses côtés. Shab el Baroud prend des envolées rock. Khaled s’interrompt, houspille les musiciens – « Activez s’il vous plaît, on est en retard », teste les éclairages, parcourt l’arène du cirque : « C’est comme dans les cabarets à Oran, avant. On est proche du public. »

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Il est seul pour cette ultime générale : Maurice el Medioni, qui a fini les filages en milieu d’après-midi, est parti se reposer. Chebba Zahouania, qui avec Cheb Saharaoui et Bouteïba Sghir s’est rodée lors de répétitions antérieures, a séché la générale.

Le sourire de Khaled

Mais rien n’entame l’enthousiasme de Khaled, dont le sourire s’illumine quand il parle de ses compagnons de scène : « Je suis ravi de jouer avec Maurice. Il est d’Oran, il porte d’ailleurs le nom d’un quartier près d’El Hamri et, surtout, il a joué avec Blaoui el Houari, Lili Boniche, Reinette l’Oranaise… » Surtout, il veut « faire passer ce message : il n’y a pas de problème entre juifs et musulmans ».

Sahraoui ? « On est de la même génération, on a démarré ensemble, chanté aux mariages », rappelle-t-il, en soulignant que Zahouania, qui vient des Meddahate (formations de chanteuses, NDLR), « est la première femme à s’être imposée dans le raï ». Bouteïba Sghir ? « Pour moi c’est l’Aznavour du raï. Il improvise en mêlant tous les styles et les influences. » Khaled aurait adoré convier également Blaoui el Houari, qui « ne quitte jamais sa guitare ». Mais ce pilier de la chanson oranaise, qui vit toujours à Oran, est âgé et n’a pas de passeport à jour.

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La générale cesse moins de deux heures avant le concert. Khaled, qui doit se reposer, ne peut résister à l’envie d’aller rendre visite à… la panthère du Cirque Bouglione. Avant de lâcher, dans un élan d’enthousiasme : « Je veux embarquer cette création des Cafés d’Oran dans les arènes d’Oran. Le lieu est splendide. Ce serait magnifique ».
 

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