Relaxé, Taoufik Ben Brik ironise sur son sort
Le journaliste et opposant au régime du président Ben Ali, Taoufik Ben Brik a été relaxé des chefs d’accusation de violence et d’agression sexuelle contre une femme en 2004. La réalité des faits qu’on lui reprochait n’a pas été établie.
Il est désormais totalement blanchi par la justice française. Jeudi 16 septembre, le journaliste et opposant tunisien Taoufik Ben Brik a été relaxé par le tribunal correctionnel de Paris, alors qu’il était poursuivi par une jeune femme qui l’accusait depuis 2004 de l’avoir frappée et violentée lors d’un séjour à Paris.
Mais les charges pesant sur le journaliste ont été jugées insuffisantes par la 12e chambre du tribunal correctionnel. Explication : les accusations de la partie civile, Kaouther Kouki, aujourd’hui âgée de 36 ans, sont apparues très contradictoires et le comportement de celle-ci au moment des faits a été jugé ambigu.
Petit week-end amoureux
Taoufik Ben Brik était soupçonné d’avoir exercé des violences volontaires sur Kaouther Kouki au cours d’un séjour à Paris en mars 2004. La jeune femme prétend qu’elle l’a accompagné en raison d’une promesse d’embauche que le journaliste lui aurait fait miroiter en échange d’un « petit week-end amoureux à Paris ».
Or, à peine une semaine après son arrivée, Kouki portait plainte pour viols, agressions sexuelles et violences. L’information judiciaire alors ouverte s’est pourtant conclue par un non-lieu, le juge d’instruction puis la cour d’appel ne manquant pas de s’interroger ouvertement sur la réalité des agressions sexuelles et de la violence alléguées par la victime.
Récidiviste
Puis, à la suite d’une citation directe du parquet, des faits de violences volontaires portant sur une journée spécifique du séjour parisien ont été jugés séparément, hier jeudi. Kaouther Kouki prétendait s’être fait retenir son passeport par le journaliste et avoir tenté de s’échapper, alors que Taoufik Ben Brik disait n’avoir « commis aucun forfait ».
« Mon seul crime est d’avoir aimé passionnément un agent des services spéciaux tunisiens », a-t-il expliqué, non sans ironie. « Chaque année où il y a une présidentielle [en Tunisie, NDLR], je violente des femmes. » On s’en souvient, il avait été emprisonné six mois, fin 2009-début 2010, en Tunisie pour des faits de violences sur une femme.
Quant à ses avocats, Mes William Bourdon et Léa Forestier, ils ont réagi en pointant du doigt « la pratique qui consiste à museler les militants en les attaquant pénalement pour des affaires de droit commun ».
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