« Des hommes et des dieux », pour parler de l’espérance

Sorti dans les salles parisiennes le 8 septembre, « Des hommes et des dieux » de Xavier Beauvois est un remarquable hymne à la paix et au respect mutuel entre religions.

Les moines de Tibéhirine. © AFP

Les moines de Tibéhirine. © AFP

Publié le 14 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Après une semaine passée sous les incartades médiatiques du pasteur américain Terry Jones et son projet de « Koran Burning Day », Des hommes et des dieux reste sans égal pour se requinquer. Parler d’entraide et de tolérance, de parcours spirituels et de communion des hommes par delà les différentes confessions, voilà le propos du dernier film de Xavier Beauvois, prix du Jury au dernier Festival de Cannes.

Ode à la paix sans pathos ni clichés, le film raconte l’histoire des moines de l’Abbaye Notre-Dame de l’Atlas, à Tibéhirine au sud d’Alger. Certes, le film a été tourné au Maroc mais la beauté des paysages montagneux qui entourent le monastère, fondé en 1938, a bien été restituée.

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Deux mondes

Des hommes et des dieux ne suscitera pas de polémiques car c’est un hymne à la cohabitation possible et nécessaire entre les religions. Beauvois nous expose l’opposition entre deux mondes : d’un côté, des villageois musulmans vivant en bonne intelligence et dans le respect mutuel avec les moines, de l’autre, la confrontation violente entre l’armée algérienne et les terroristes du Groupe islamique armé (GIA). Chaque incursion de ces derniers, islamistes ou militaires, rompt l’harmonie qui rythme la vie de Tibéhirine.

Les discussions sur l’attitude à adopter face à la menace du GIA sont des moments clés du film. Deux répliques témoignent de l’attachement du réalisateur à ressortir les liens qui soudent les deux communautés religieuses. « Partir, c’est mourir », confesse le Frère Luc (Michael Lonsdale, épatant). « Nous sommes des oiseaux et vous êtes les branches, si vous partez on n’aura plus où se poser », avouera de son côté l’épouse de l’imam du village aux moines.

C’est aussi au cours de leurs débats sur le choix de rester ou non à Tibéhirine que les moines abordent, sous la direction du chef de la communauté, le Frère Christian (Lambert Wilson, très convaincant), la nécessité d’inciter les médias à s’intéresser à « l’espérance ». Cette espérance qui leur donne la force de ne pas céder devant la violence des islamistes. Jusqu’à cette tragique nuit du 26 au 27 mars 1996, où les sept moines sont enlevés de l’Abbaye Notre-Dame de l’Atlas et assassinés plus tard. La polémique, sur les circonstances et les auteurs de ce massacre, continue toujours.

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