Sidi Mouloud, le Polisario et la liberté d’expression
Premier acte de ce qu’on pourrait appeler les (més)aventures de Sidi Mouloud, dont on ne sait s’il sortira victorieux du bras de fer qui l’oppose aux autorités du Polisario. Ces dernières ont menacé de l’arrêter s’il tentait de rentrer à Tindouf, ce qui ne semble pas refroidir ses ardeurs.
Finalement, Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud n’est pas parvenu à rejoindre les camps de Tindouf, à l’issue de son voyage au départ de Smara, au Maroc, le 30 août. Cet inspecteur général de la police du Polisario, qui a passé trois mois dans le royaume chérifien entre juin et août 2010, avait annoncé son désir de rejoindre les camps de Lahmada pour y défendre la proposition d’autonomie du Maroc.
Le policier, qui se trouve actuellement à Zouirate, en Mauritanie, a affirmé que la direction du Polisario l’avait menacé de l’arrêter s’il rentrait à Tindouf. Aujourd’hui, il compte mettre les autorités du Polisario face à leurs contradictions. « Exprimer librement son opinion relève-t-il d’une trahison ? », s’est-il interrogé sur les ondes de la chaîne régionale Laâyoune TV.
« Responsabilité du monde entier »
À l’heure actuelle, Ould Mouloud n’a pas démissionné de son poste d’inspecteur. Il refuse d’être considéré comme un rallié au Maroc et se considère toujours comme un membre du Polisario. Pour l’heure, il réclame seulement le droit de pouvoir s’exprimer librement auprès des habitants des camps. L’homme, qui a laissé son épouse et ses quatre enfants à Tindouf, craint à présent pour sa vie. « Ma sécurité personnelle ne dépend plus de moi tout seul, désormais c’est la responsabilité du monde entier. »
Le monde entier n’a peut-être pas les yeux braqués sur lui mais au Maroc, le sort de Sidi Mouloud préoccupe toutes les associations des droits de l’homme. Sur internet, des centaines de Marocains, en majorité originaires des provinces du Sud, postent des messages de soutien. Les partis politiques, le Parti Authenticité et Modernité (PAM) en particulier, multiplient les communiqués de soutien. Ould Mouloud a demandé au Conseil consultatif des droits de l’homme (CCDH) de l’aider à garantir sa sécurité. Une tâche difficile quand on sait que l’ancien policier n’a pas renoncé à son projet suicidaire de rejoindre les camps.
Lire aussi sur le même sujet "Tindouf, si loin si proche" dans le n° 2592 de Jeune Afrique, en kiosques à partir du dimanche 12 septembre.
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