Un an de prison pour le président de la Ceni, suite à une plainte d’Alpha Condé

Un tribunal de la banlieue de Conakry a condamné Ben Sékou Sylla, le président de la Ceni, à un an de prison pour fraude électorale. Une décision qui jette un froid à un peu plus d’une semaine du second tour.

Le président de la Ceni, Ben Sékou Sylla, le 26 juin à Conakry. © AFP

Le président de la Ceni, Ben Sékou Sylla, le 26 juin à Conakry. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 10 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

La tension monte d’un cran à Conakry. Ainsi les protestations des différents partis politiques n’auront pas été vaines : le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), Ben Sékou Sylla, a été condamné à un an de prison ferme pour « fraude électorale » lors du premier tour de l’élection présidentielle, le 27 juin. Son adjoint chargé de la planification a été condamné à la même peine.

« Le président du tribunal de première instance de Dixinn, Seydouba Camara, a condamné jeudi les prévenus Ben Sékou Sylla et El-hadj Boubacar Diallo (responsable de la planification de la Ceni, NDLR] à un an de prison ferme et à 2 millions de francs guinéens d’amende chacun [275 euros, NDLR] pour fraude électorale », a confirmé vendredi Boubacar Bah, le procureur de la République près de ce tribunal de la banlieue de Conakry.

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« Ils sont accusés par le RPG du candidat Alpha Condé d’avoir subtilisé des procès verbaux lors du premier tour de l’élection présidentielle », a précisé le procureur.

« Instrumentalisation de la justice »

Mais le procureur de Dixinn a cependant tenu à observer que « dans cette affaire, la procédure n’a pas été respectée parce que la défense a récusé le juge dès l’entame des débats mais le juge a fait fi de cette récusation et prononcé un jugement en l’absence des prévenus et de leurs avocats ».

Le magistrat a également fait valoir que les deux responsables de la Ceni ont été condamnés « en dépit de l’immunité » dont ils sont censés bénéficier pendant l’exercice de leur fonction, selon le code électoral.

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La défense, représentée par Me Boubacar Barry, a quant à elle accusé « le RPG et son candidat d’instrumentaliser la justice ». « Leur stratégie est de tout faire pour que le second tour ne se tienne pas à la date convenue, en organisant une implosion de la Ceni », a-t-il affirmé.

« Fraude gigantesque »

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C’est Alpha Condé, candidat du Rassemblement du peuple de Guinée (RPG) et finaliste de la présidentielle avec Cellou Dalein Diallo (Union des forces démocratiques de Guinée, UFDG) qui est à l’origine de la plainte. Le jugement rendu par le tribunal est considéré comme « parfaitement normal » par un porte-parole du RPG.

Arrivé en deuxième position du premier tour avec 18,25 % des voix, Alpha Condé avait expliqué sa position à Paris, le 1er septembre. « S’il n’y a pas eu de fraude, il n’est pas important que je perde ou que je gagne. Ce qui est important, c’est que la Guinée tourne la page. […] Nous savons qu’il y a eu une fraude gigantesque au premier tour. Je n’accepterai pas de fraude au second tour », avait-il prévenu.

Il sera opposé au second tour, prévu le 19 septembre, à l’ancien Premier ministre Cellou Dalein Diallo, crédité de 43,69 % des voix au premier tour.
 

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