Coup de bluff de Dieudonné dans l’affaire Sakineh ?
Le ministère français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, dit « douter » de la sincérité de Dieudonné. L’humoriste a récemment annoncé qu’il demanderait au président Mahmoud Ahmadinejad la « clémence » pour Sakineh Mohammadi-Ashtiani.
Initialement une affaire iranienne, la condamnation à mort par lapidation de Sakineh Mohammadi-Ashtiani est en passe de devenir une polémique française – avec l’aide de l’humoriste antisioniste et controversé Dieudonné M’Bala M’Bala.
Condamnée à mort par lapidation pour adultère d’après plusieurs ONG de défense des droits de l’homme, le cas de l’Iranienne Sakineh Mohammadi-Ashtiani avait suscité un tollé international, mené par Londres et Washington. L’Iran avait réagit par un communiqué au mois de juillet, indiquant que Sakineh Mohammadi-Ashtiani ne serait pas lapidée, sans convaincre les chancelleries occidentales.
Le président français Nicolas Sarkozy en aurait fait une « affaire personnelle » d’après le philosophe Bernard Henri-Lévy, qui s’est entretenu avec lui, et a fortement contribué à médiatiser ce cas. Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’était quant à lui dit « révolté par l’annonce » de cette exécution.
Aucun mandat du Quai d’Orsay
Mardi 7 septembre, l’humoriste Dieudonné M’Bala M’Bala, auteur de plusieurs incursions en politique (notamment sur une « liste antisioniste » lors des dernières élections européennes) a annoncé dans la presse son intention d’intervenir auprès du président iranien Mahmoud Ahmadinejad. Il compte se rendre en Iran pour demander la « clémence » du président iranien et a même demandé à Bernard Henri-Lévy de s’associer à sa démarche, dans une proposition en forme de provocation.
L’humoriste, condamné plusieurs fois en France pour antisémitisme, avait déjà rencontré le président iranien pendant « l’affaire Clotilde Reiss ». Il avait également proposé sa médiation pour la libération de Clotilde Reiss.
Interrogé sur la visite de Dieudonné en Iran, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a déclaré mercredi « douter » de la « sincérité de la démarche » de l’humoriste. « Cette personne n’est nullement mandatée par les autorités françaises pour ce déplacement », a précisé Bernard Valero.
La réaction de l’intéressé, provocatrice et interpellant directement le ministre, ne s’est pas fait attendre : « Si monsieur Kouchner doute de ma sincérité, je me permets de vous dire quant à moi que je doute de sa loyauté envers les Français », a-t-il affirmé. « Quant au soutien du Quai d’Orsay dans cette affaire, je m’en tartine le fion. »
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