Le chargé de mission Raffarin veille au grain
L’ancien Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin a été chargé par Nicolas Sarkozy de la délicate mission de consolider les relations économiques entre Paris et Alger.
![L’ex-Premier ministre, sénateur et vice-président de l’UMP, le 07 septembre à Paris. © AFP](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2010/09/09/009092010073326000000raffarinringrain.jpg)
L’ex-Premier ministre, sénateur et vice-président de l’UMP, le 07 septembre à Paris. © AFP
La France « demeure l’un des tout premiers partenaires économiques de l’Algérie. Pour autant, nul acquis n’est définitif et nous devons veiller à maintenir et autant que possible accroître nos positions et marché », explique le président Nicolas sarkozy dans une lettre de mission donnée à l’ancien Premier ministre Jean-Pierre Raffarin.
Celui-ci a en effet été chargé par l’Élysée de développer la coopération économique franco-algérienne et les investissements croisés dans les deux pays, selon Raffarin, qui a publié la lettre de mission du chef de l’État.
Nicolas Sarkozy évoque pudiquement « des difficultés » rencontrées parfois par les entreprises françaises opérant en Algérie, lesquelles qui « nécessitent un accompagnement extérieur ». Jean-Pierre Raffarin précise dans un communiqué que son objectif est « d’identifier et de lever les obstacles entre la France et l’Algérie pour leurs investissements économiques respectifs ».
Relations turbulentes
Pour Paris, le développement des échanges économiques est une priorité pour essayer d’apaiser les relations souvent turbulentes entre les deux pays. Le sujet avait notamment été évoqué lors d’entretiens à Alger par le secrétaire général de l’Élysée, Claude Guéant, et le Premier ministre algérien, Ahmed Ouyahia, les 21 février et 20 juin.
« Les deux hommes se sont accordés sur l’opportunité de confier de part et d’autre le suivi de ces relations à une personnalité de haut niveau, dont le rôle serait notamment de coordonner la coopération économique franco-algérienne ainsi que le développement des investissements français en Algérie et algériens en France », écrit encore le président Sarkozy dans sa lettre de mission.
Mesure d’éloignement du territoire
« Dans ce contexte, l’intervention d’une personnalité spécifiquement chargée des relations économiques bilatérales montrera à nos partenaires algériens comme à nos entreprises la volonté de la France d’apporter un soutien concret à notre présence en Algérie », précise Nicolas Sarkozy.
Mais le président français voit sans doute aussi dans cette mission l’occasion d’éloigner quelque peu Raffarin, qui est déjà son représentant spécial auprès de la Francophonie, de la scène politique parisienne. Le 24 août dernier, l’ancien Premier ministre avait joint sa voix au concert de protestations contre la politique dite « sécuritaire » de Nicolas Sarkozy en fustigeant la « dérive droitière » du parti présidentiel, devenu selon lui « hémiplégique » car n’écoutant « que son cerveau droit »… Des remarques qui feront, en revanche, peut-être grimper sa côte de popularité de l’autre côté de la Méditerrannée.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus
- Bénin-Niger : dans les coulisses de la médiation de la dernière chance
- Au Togo, le business des « démarcheurs », ces arnaqueurs qui monnaient la justice
- Qui entoure Mele Kyari, président de la NNPC, l’État dans l’État au Nigeria ?
- Côte d’Ivoire : Laurent Gbagbo, sur les terres de Simone à Bonoua
- Alafé Wakili : « Aucun pays n’est à l’abri d’un coup d’État »