Bauchi : 150 membres de Boko Haram se font la belle

Plus d’une centaine d’islamistes, membres de Boko Haram ont profité d’une spectaculaire attaque de la prison de la ville de Bauchi, dans le nord du Nigeria, pour s’évader.

Un détenu à la prison de Bauchi, le 21 août 2007 au Nigeria. © AFP

Un détenu à la prison de Bauchi, le 21 août 2007 au Nigeria. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 8 septembre 2010 Lecture : 1 minute.

Preuve que les adeptes de la secte islamiste Boko Haram sont déterminés, un commando a pris d’assaut mardi 7 septembre dans la soirée la prison de Bauchi (nord). Un soldat, un officier de police et deux habitants ont été tués au cours de la fusillade qui a éclaté pendant l’attaque, a indiqué à l’AFP un commissaire de police, Danlami Yar’Adua. Cet officier avait d’abord prétendu que « la police anti-émeute [était] parvenue à contrôler la situation ».

« La prison abritait 762 prisonniers au moment de l’attaque, 732 se sont évadé, 30 sont restés », a expliqué le directeur de l’établissement, Mohammed Ahmed. « Tous les membres de Boko Haram présents se sont enfuis, a-t-il précisé. Bilan : 150 islamistes dans la nature…

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Maigre compensation : une trentaine de prisonniers, dont 11 membres de la secte, ont été arrêtés peu après l’assaut, selon la police.

Guerre psychologique

Boko Haram dont le nom signifie « l’éducation occidentale est un péché » en langue haoussa, se réclame des talibans d’Afghanistan et n’hésite pas à menacer Washington de représailles pour la guerre en Afghanistan. Mohamed Yusuf, ancien étudiant en théologie en Arabie saoudite et chef de la secte, avait été abattu par les forces de l’ordre dans des circonstances controversées il y a un an , pendant des affrontements qui avaient fait 800 morts. Il voulait imposer un « État islamiste pur » dans le Nord majoritairement musulman de la fédération.

La police avait affirmé que l’adjoint de Yusuf, Abubakar Shekau, a également été tué, mais il est récemment apparu sur des vidéos pour lancer des menaces. Les autorités soutiennent toutefois qu’il s’agit de montage d’anciennes images, dans le cadre d’une tentative de guerre psychologique de Boko Haram.

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L’attaque de mardi, n’intervient en tout cas pas dans un contexte anodin : elle est survenue juste avant la fin du ramadan et le jour même de l’annonce de la date de l’élection présidentielle, fixée au 22 janvier prochain. Et depuis quelques semaines, des rumeurs circulaient sur la préparation d’une action destinée à marquer l’anniversaire du soulèvement de 2009.
 

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