Crimes en RDC : la publication du rapport de l’ONU repoussée au 1er octobre

La Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU a annoncé que le rapport controversé sur les crimes commis en RD Congo entre 1993 et 2003 serait publié le 1er octobre pour laisser le temps aux « États concernés » de faire des commentaires.

Des milliers de réfugiés rwandais quittant les camps de Goma (Zaïre), en novembre 1996. © AFP

Des milliers de réfugiés rwandais quittant les camps de Goma (Zaïre), en novembre 1996. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 2 septembre 2010 Lecture : 1 minute.

En repoussant au mois d’octobre la publication du rapport sur les crimes commis en République démocratique du Congo (RDC) entre 1993 et 2003 rédigé par ses services, la Sud-Africaine Navanethem Pillay, Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, tente de trouver un compromis.

Les extraits d’une version provisoire de ce rapport, publiés par le quotidien français Le Monde, avaient dévoilé le caractère explosif de son contenu. Il détaille les crimes commis dans le pays entre 1993 et 2003 et vise particulièrement Kigali (les auteurs évoquent la qualification de « génocide » pour les crimes commis par les militaires rwandais et leurs alliés à l’encontre des réfugiés hutus en RDC).

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Bras de fer

Le retrait des parties les plus polémiques semble beaucoup plus délicat depuis cette fuite. D’après le quotidien français, c’est pourtant ce qu’avait tenté d’obtenir le Secrétaire général de l’organisation, Ban Ki-moon (qui serait lui même sous la pression de Kigali), auprès de Navanethem Pillay. La non-publication, réclamée par le Rwanda, qui s’estime injustement accusé, est difficilement imaginable.

Le Rwanda dispose pourtant d’importants moyens de pression, qu’il n’a pas hésité à invoquer. Kigali a ainsi officiellement menacé de retirer ses troupes des missions de l’ONU dans lesquelles elles sont présentes.

Le porte-parole de l’armée rwandaise a annoncé mardi qu’un « plan urgent de retrait » de ses 3 550 soldats engagés au Soudan serait mis à exécution « si l’ONU publie son rapport outrancier et préjudiciable ».

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Navanethem Pillay a donc choisi de repousser la publication. « À la suite de demandes, nous avons décidé de donner aux États concernés un mois supplémentaire pour faire des commentaires sur le projet », a-t-elle indiqué dans un communiqué. Lesdits commentaires seraient intégrés au document. Cela suffira-t-il à dissuader Kigali ?

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