Matraques et gaz lacrymogènes pour Jean-Pierre Fabre et ses amis

Les forces de l’ordre n’ont pas fait dans la demi-mesure face aux responsables du Front républicain pour l’alternance et le changement. C’est à coups de matraque et bombes lacrymogènes qu’ils ont entravé la manifestation de Jean-Pierre Fabre et de ses partisans.

Forces de l’ordre encerclant les opposants du Frac, le 1er septembre à Lomé. © Jean-Claude Abalo pour J.A.

Forces de l’ordre encerclant les opposants du Frac, le 1er septembre à Lomé. © Jean-Claude Abalo pour J.A.

Publié le 2 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Déterminés à organiser une veillée de prières au Temple Méthodiste Salem de Hanoukopé à Lomé, ils se sont heurtés à la furie des forces de l’ordre qui les ont d’abord aspergés de gaz lacrymogènes, puis rudoyés. Jean-Pierre Fabre, le leader du Front républicain pour l’alternance et le changement (Frac) et de la branche de l’UFC non reconnue par les autorités togolaises, n’a pas échappé à la bastonnade. Il a reçu des coups de matraque au dos, peu après voir eu de vives discussions avec un groupe de gendarmes.

« Nous avons été empêchés par un cordon de gendarmerie de tenir notre messe des mercredis. L’officier et capitaine de gendarmerie régulièrement détaché pour réprimer nos manifestations, et qui avait tiré dans mon véhicule était encore dans sa basse besogne. Il a attendu que je tourne le dos pour avancer vers ma voiture, et il m’a asséné un coup sur l’omoplate », raconte-t-il.

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Tous les mercredis et samedis

Le meneur du Frac n’est pas la seule victime. Son compagnon de lutte, le secrétaire général de l’Alliance pour le développement et la démocratie intégrale (Addi), Alphonse Kpogo, a été blessé au front par un gaz lacrymogène envoyé par le même gendarme. Ils ont été immédiatement conduits dans une clinique de la capitale pour faire constater leurs blessures.

« Rassurez-vous, leur état de santé n’est pas inquiétant », a déclaré un proche de l’opposition joint par jeuneafrique.com quelques heures plus tard.

« Je vais porter plainte contre ce gendarme indigne de porter l’uniforme. Il est supposé comprendre que porter cette tenue ne l’autorise pas à lever la main sur un député de la République, autant que sur un quelconque citoyen », ajoute Fabre.

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L’incident a fait plusieurs blessés, selon les responsables du Frac qui n’entendent pas fléchir. « Rien ne nous interdit de manifester. J’attends ce gendarme avec sa matraque et son fusil », avertit le challengeur malheureux de Faure Gnassingbé à la dernière présidentielle togolaise.

Depuis « les congrès » de l’UFC, la répression vis-à-vis des chefs de l’opposition et de leurs militants se fait plus violente, alors qu’aucun document officiel n’interdisait les rassemblements.

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Tous les mercredis et samedis, des milliers de Togolais battent le pavé pour protester contre la réélection de Faure Gnassingbé, proclamé vainqueur par la Ceni (Commission électorale nationale indépendante) de la présidentielle du 4 mars dernier.

« L’alternance ou la mort »

Dans le lot des contestataires de cette réélection figurent les membres du MCA (Mouvement citoyen pour l’alternance). Détenus à la prison civile de Kara (plus de 400 Km au nord de Lomé) depuis mars 2010, ils ont recouvré provisoirement leur liberté depuis la matinée du lundi.

Fulbert Attisso (journaliste et écrivain), Guillaume Coco et quelques uns de leur mouvement, dont le slogan est « L’alternance ou la mort, nous vaincrons », avaient posé problème au pouvoir à la veille de la proclamation des résultats de la présidentielle. Ils ont été arrêtés pour « atteinte à la sûreté de l’État » et « incitation à la violence ».

Quant à Kpatcha Gnassingbé, demi-frère du président de la République également accusé de vouloir déstabiliser le régime, il croupit toujours en prison. 
 

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