Paul Biya fait tomber les têtes

Le patron de la police et le numéro un des services de renseignements camerounais viennent d’être limogés. Un mois après des rumeurs de coup d’État, le président fait le ménage.

Paul Biya a limogé les chefs de la sûreté nationale et du renseignement. © AFP

Paul Biya a limogé les chefs de la sûreté nationale et du renseignement. © AFP

Publié le 2 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Deux décrets présidentiels, pour deux hauts fonctionnaires de l’État camerounais. Emmanuel Edou, chef de la Délégation générale à la sûreté nationale (DGSN, police) depuis 2009, et Bienvenu Obelabout, directeur général de la Direction générale de la recherche extérieure (DGRE, renseignements) viennent d’être remplacés, mercredi 1er septembre.

Quelques semaines après des rumeurs de tentative de coup d’État à Yaoundé, le président Paul Biya en a profité pour remettre un peu d’ordre aux postes-clés de la sécurité. À leur place, il a respectivement nommé Martin Mbarga Nguélé et Eko Eko Léopold Maxime.
 

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Un troisième texte nomme Paul Atanga Nji (ministre chargé de Missions à la présidence) au poste de secrétaire permanent du Conseil national de la sécurité (CNS). Le CNS est un organe rattaché au secrétariat général de la présidence créé par Paul Biya en 2009 et qui doit notamment, selon le décret présidentiel l’instituant, « faire périodiquement la synthèse des renseignements intéressant la sécurité intérieure et extérieure de la nation ».

Putsch et presse

Si les décrets, rapportés par le quotidien d’État  ne mentionnent pas les raisons de ces changements, la presse camerounaise y voit un lien évident avec les différentes « affaires » qui ont agité dernièrement Yaoundé. D’abord, des rumeurs faisant état d’une tentative de renversement du pouvoir en juillet ont secoué la capitale. Selon les médias locaux, un groupe de putschistes présumés voulait profiter du séjour de Paul Biya à Paris, à l’occasion de la fête nationale française du 14 juillet, pour s’emparer du pouvoir.

« Les derniers mouvements laissent à penser que le chef de l’État a manifesté un besoin de resserrer les rangs en matière sécuritaire, notamment après une rumeur de coup d’État », a confirmé un politologue camerounais, Alain Fogué.

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Par ailleurs, la présidence n’aurait pas apprécié l’« intrusion » de Bienvenu Obelabout dans l’affaire Bibi Ngota. Ce journaliste indépendant est décédé en détention en avril, après avoir été écroué en mars en même temps que deux autres journalistes de la presse privée, Serge Sabouang et Robert Mintya, pour « faux et usage de faux ».

En mai, un syndicat de journalistes au Cameroun avait dénoncé des actes de torture à l’encontre de deux journalistes dans les locaux de la DGRE.

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