Le slam d’Aimé Nouma

Le cinquantenaire des indépendances interpelle aussi les artistes. Pour célébrer l’événement à sa manière, le slameur Aimé Nouma a proposé à jeuneafrique.com une de ses compositions en vidéo.  

Aimé Nouma en août à Paris. © jeuneafrique.com

Aimé Nouma en août à Paris. © jeuneafrique.com

Publié le 1 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

La vie d’Aimé Nouma ressemble à un match de foot. La première mi-temps commence en 1958 à Yaoundé, où il est né. Son père, Olivier-Richard, est un excellent footballeur qui  tente sa chance en France, sans succès. Frustré et malheureux, il demande à sa femme de le rejoindre avec Aimé, son fils aîné, alors âgé de 5 ans.

Puis Nouma Jr aussi, se met au ballon. Galvanisé par les résultats de son fils, Olivier-Richard lui décroche un stage aux Girondins de Bordeaux. Une occasion en or ? Non, car le jeune prodige, en pleine crise d’adolescence, ne concrétise pas. « Je n’avais pas spécialement envie de passer pro, alors, je ne me suis pas entraîné. ». Carton rouge : l’aventure s’arrête là.

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Retour aux sources

Début de la deuxième mi-temps. Rongé par la honte, Aimé Nouma s’exile à Paris. Il a 19 ans, il vient de rater son baccalauréat G3 (technique commerciale) et ne songe qu’à faire la fête, à rencontrer des VIP et à… séduire les femmes.  Il vit d’amour, d’eau fraîche et, féru de cinéma, rêve de crever le grand écran. Il décroche des rôles de figurant et fait du doublage. En 1990, fatigué de « se chercher » et en proie à une grave dépression, il écoute la voix qui lui souffle de retourner en Afrique.

Direction Yaoundé, où il rencontre le chanteur Donny Elwood. Avec lui, Aimé Nouma, qui snobait l’écriture pour préserver son image rebelle, prend la plume. Désormais,  il assume son goût pour l’écriture. À se demander même comment il a pu vivre sans ! « Quand j’écris, il n’y a que ça qui compte, dit-il. Le temps n’existe plus, les soucis non plus. Il reste juste le besoin de sortir quelque chose de soi. »

 
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En 1997, il décide de rentrer en France et tente sa chance, ratée, à « Question pour un champion ». Match nul ? L’arbitre finit par siffler les prolongations. « Lors d’un déménagement, l’un des déménageurs, informé de ma passion pour l’écriture, me demande : “Tu connais pas le slam ?” » Un art métissant deux univers qu’il apprécie : celui des poètes-chanteurs francophones Georges Brassens et Jacques Brel et celui des rappeurs africains-américains 2Pac et Notorious BIG. Bon sang, mais c’est bien sûr !

Et c’est le but

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Aimé Nouma griffonne, rature, réécrit. En décembre 2003, à l’Abracadabar de Paris, il « slame » pour la première fois. Depuis, il multiplie les scènes, intègre les collectifs Universlam et Planetslam, initie des jeunes à son art et, un temps, anime l’émission Slam parle de… sur la chaîne La Locale. En 2009, c’est lui qui écrit et slame Tous plus forts que tout, le titre-phare du Téléthon. Puis ses musiques sont choisies pour accompagner la sortie du film Les Yeux dans Barbès, tourné durant la Coupe du monde 2010 dans le quartier parisien.

Il prépare en parallèle son premier album, qu’il espère pouvoir sortir prochainement. Aimé Nouma, étonnant mélange d’assurance, d’autorité et de réserve, y raconte les arrondissements de Paris découverts au gré de ses relations amoureuses. Il évoque aussi la délinquance, la prostitution et le devoir de mémoire.

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