Incidents de Laâyoune : le gouvernement espagnol jette l’éponge

Des manifestants espagnols favorables à l’indépendance du Sahara occidental se disaient victimes de violences de la part des forces de police marocaines. Mais pour Madrid, l’incident est clos.

Carmen Roger de l’organisation SaharAcciones, à son arrivée à l’aéroport. © AFP

Carmen Roger de l’organisation SaharAcciones, à son arrivée à l’aéroport. © AFP

Publié le 1 septembre 2010 Lecture : 2 minutes.

Le secrétaire d’État espagnol aux Affaires étrangères a visiblement été satisfait par les explications qu’il a reçues des autorités espagnoles au sujet des militants brutalisés à l’issue d’une manifestation pro-indépendance à Laâyoune, au Sahara occidental. « Les autorités marocaines nous ont donné des explications et nous jugeons qu’avec celles-ci l’affaire est close », a indiqué Juan Pablo de Laiglesia mardi 31 août.

Mais ce n’est pas l’avis des manifestants espagnols de l’association SaharAcciones, qui affirment avoir été violentés par les forces de police marocaines venues mettre fin à leur  manifestation, samedi dernier. Deux d’entre eux ont été blessés à la tête et au corps par des « coups de pieds et poings » des policiers marocains, avaient-ils rapporté à leur retour en Espagne, après un garde à vue au commissariat de Laâyoune.

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« Nous n’avons pas le moindre doute qu’il s’agissait de policiers en civil », a déclaré Anselmo Fariña, soulignant avoir ensuite vu certains des agresseurs dans le commissariat puis le lendemain en tenue policière dans la rue. Certains manifestants entendent donc porter plainte, notamment pour « détention illégale ».

Manifestation illégale

Du côté des autorités espagnoles, on essaie plutôt de calmer le jeu. « Nous n’avons aucun élément pour accréditer l’opinion des militants », a ainsi déclaré le secrétaire d’État aux Affaires étrangères. Les militants « ont participé à une manifestation illégale, non autorisée au cours de laquelle des altercations se sont produites », a-t-il seulement admis, en expliquant : « La première chose que la police marocaine a faite, fut d’accompagner les deux militants les plus touchés à l’hôpital avant qu’ils aillent témoigner au commissariat. »

Les responsables marocains refusent d’endosser la responsabilité d’un éventuel dérapage. Le ministre marocain de la Communication, porte-parole du gouvernement, Khalid Naciri a en effet déclaré que la responsabilité de ces événements incombait à « ces touristes provocateurs ».

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Éviter les tensions

Le chef du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, avait pourtant fait part lundi de sa « préoccupation » après l’interpellation durant quelques heures et le mauvais traitement apparent des militants espagnols.

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Les relations hispano-marocaines se sont tendues à plusieurs reprises ces derniers mois, en raison notamment d’incidents frontaliers dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, dans le nord du Maroc. L’Espagne, cette fois, ne souhaite pas se mêler du dossier brûlant du Sahara occidental. Territoire situé au sud du Maroc, le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est l’objet d’un conflit entre le Front Polisario, partisan de l’indépendance et le royaume Maroc, qui l’a annexé en 1975 et qui propose une autonomie élargie.

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