Kadhafi réclame cinq milliards d’euros par an pour lutter contre l’immigration clandestine

La demande est directe. Lundi 30 août à Rome, Mouammar Kadhafi a sollicité de l’Union européenne une participation annuelle de cinq milliards d’euros pour contenir l’immigration clandestine. Une requête qui a peu de chance d’être entendue étant donné la situation des droits de l’homme en Libye.

Kaddafi et Berlusconi, le 30 août à Rome. © D.R.

Kaddafi et Berlusconi, le 30 août à Rome. © D.R.

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 31 août 2010 Lecture : 1 minute.

« La Libye soutenue par l’Italie demande à l’Union européenne au moins cinq milliards d’euros par an », de manière à « stopper » l’immigration clandestine, a déclaré lundi le dirigeant libyen Mouammar Kadhafi qui s’exprimait lors d’une cérémonie aux côtés de Silvio Berlusconi, pour la commémoration du traité d’amitié Italie-Libye signé il y a deux ans.

Berlusconi serait-il embarrassé des déclarations de son hôte, qui a déjà créé une polémique en affirmant que l’islam devait devenir la religion de l’Europe ? Il s’est en tout cas bien gardé de commenter la requête libyenne. Et n’a pas non plus osé évoquer l’affirmation du colonel Kadhafi selon laquelle ladite requête était soutenue par l’Italie.

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« Immigration souhaitée »

Répondre à la demande d’aide serait dans l’intérêt de l’Europe, a précisé le « Guide ». « Demain, avec l’avancée de millions d’immigrés, [le vieux continent] pourrait devenir l’Afrique », a-t-il affirmé. La Libye « est la porte d’entrée de l’immigration non souhaitée » qu’il faut « stopper sur les frontières libyennes ».

Selon Silvio Berlusconi, grâce au traité d’amitié qui comprend un accord de refoulement des migrants, l’Italie a aidé à « contrer avec succès la traite des clandestins de l’Afrique vers l’Europe contrôlée par les organisations criminelles ». Le chef du gouvernement italien n’a cependant pas tenu à répondre aux organisations de défense des droits de l’homme qui s’inquiètent régulièrement du sort des immigrés renvoyés en Libye. Sans parler du racisme parfois violent que subissent les immigrés, légaux ou non, dans la péninsule italienne.

Mais le traité italo-libyen prévoit aussi cinq milliards de dollars d’investissements italiens en dédommagement de la colonisation, notamment pour la construction de 1 700 km d’autoroute sur le littoral libyen. En échange de quoi, le colonel Kadhafi a invité les Libyens ayant des ressources à investir en Italie. « Il y a aussi une immigration souhaitée. Il y a des Libyens qui ont de l’argent, et je les encourage à venir en Italie pour investir ».

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