Anna Chapman, l’espionne qui n’avait pas peur… du froid

Rousse, russe et jeune. L’espionne Anna Chapman a provoqué une polémique en dévoilant sur Facebook des photos d’elle en tenue légère. Facétie de starlette ou opération de communication du renseignement russe ?

Anna Chapman avant son arrestation aux États-Unis, début juillet 2010. © Facebook

Anna Chapman avant son arrestation aux États-Unis, début juillet 2010. © Facebook

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 27 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Dans les annales de l’espionnage, c’est sans doute une première. Anna Chapman avait déjà fait parler d’elle en juillet, quand elle avait fait partie d’un échange d’espions entre la Russie et les Etats-Unis qui avait fait du bruit. Preuve du rapprochement entre Washington et Moscou, l’événement était sans précédent depuis la fin de la guerre froide. Après cette brève apparition, la jeune-femme s’était fait discrète. A peine savait-on qu’elle avait sans doute été débriefée par le Service du renseignement extérieur russe (SVR).

D’où la surprise, vendredi 27 août, quand le quotidien populaire Tvoï Den et le site internet Lifenews ont publié une demi-douzaine de photos de la jeune et rousse espionne russe. Selon Lifenews, les clichés avaient été pris le 25 juillet, au cours d’une session pour le bien nommé magazine russe Jara (Chaleur).

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Photos de la belle espionne publiée dans un journal russe (crédit : AFP).

Problèmes de droits

Fraîchement vêtue d’une courte robe bleue ou blanche moulante (voir photo), parfois avec des lunettes noires, la jeune-femme pose devant une fenêtre dans la chambre d’un hôtel de luxe donnant sur le Kremlin. Sur son site internet, Lifenews a posté une vidéo montrant comment la séance photos s’est déroulée, de l’arrivée à l’hôtel de la « star » dans une grosse cylindrée noire jusqu’à son départ.

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Le problème, c’est que ces images ne devaient pas être publiées avant l’automne, pour bénéficier d’une visibilité maximum après la période estivale. En outre, elles ne devaient être accompagnées d’aucune interview, conformément aux instructions du SVR, écrit Tvoï Den.

Mais Anna Chapman a publié les photos sur sa page Facebook, puis celles-ci l’ont été par le quotidien populaire russe Komsomolskaïa Pravda sur son site internet. Jara a donc fait savoir qu’il poursuivrait Anna Chapman en justice, estimant que ses droits avaient été violés.

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Une des photos litigieuses parues dans la presse russe et sur Facebook (crédit : Facebook).

Guerre des images

« Nos avocats ont déjà préparé [l’ouverture d’] une procédure contre Chapman concernant la publication sur l’internet des photos d’elle qui ont été prises par notre maison d’édition et sont donc notre propriété intellectuelle », a confié le rédacteur en chef du magazine, Maxime Korchounov, à l’agence Interfax.

Jara envisage de réclamer à Mme Chapman un dédommagement d’un million de roubles (25 000 euros) et à Komsomolskaïa Pravda 100 000 roubles (2 500 euros), et de saisir un tribunal en début de semaine prochaine, a précisé à Interfax un responsable du service juridique de la société.

La belle espionne, qui n’a décidément peur de rien, a indiqué dans un bref message sur Facebook qu’elle était libre d’utiliser ces images comme elle l’entendait. Est-elle secrètement appuyée par les services secrets russes désireux de mener une opération de communication à peu de frais ? En tout cas, une chose est sûre : la guerre froide a définitivement cédé la place à une guerre des images… légèrement plus « hot ».

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