Moubarak cible Al-Dabaa pour amorcer son nucléaire civil

Vingt ans après l’arrêt de son programme de nucléaire civil, l’Égypte a choisi de le relancer en construisant sa première centrale à Al-Dabaa, sur la côté méditerranéenne.

Le président égyptien Hosni Moubarak, le 21 juillet 2010 au Caire. © AFP

Le président égyptien Hosni Moubarak, le 21 juillet 2010 au Caire. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 25 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Les promoteurs immobiliers n’ont pas eu gain de cause. À l’issue d’une réunion du Conseil suprême pour l’usage pacifique de l’énergie nucléaire, le 25 août, le président égyptien Hosni Moubarak « a décidé qu’Al-Dabaa serait l’emplacement de la première centrale électrique fonctionnant à l’énergie nucléaire en Égypte », selon le porte-parole de la présidence, Souleimane Awad.

Ce site de la côte méditerranéenne, à l’ouest d’Alexandrie, faisait l’objet d’études depuis des années. Mais il était au centre d’une sourde rivalité entre certains promoteurs immobiliers proches du pouvoir, désireux de bâtir des installations touristiques, et les partisans du nucléaire. En tranchant pour ces derniers, Moubarak condamne le développement des activités touristiques aux abords de la future centrale, voire dans la région.

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Photo non datée du site où les autorités égyptiennes veulent construire une centrale nucléaire, à Al-Dabaa (crédit : AFP/Archives).

Assistance de l’AIEA

Mais les besoins égyptiens en énergie ne laissent pas vraiment le choix au pays, qui fait office de leader dans le monde maghrébin. Selon la Banque mondiale, la demande d’électricité en Égypte a augmenté en moyenne de 7 % entre 1997 et 2004 et doit se situer autour de 6-7 % pendant la décennie suivante.

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En octobre 2007, le chef de l’État avait annoncé que son pays se doterait de quatre centrales nucléaires civiles, sous supervision de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), et relançait son programme nucléaire après un gel de 20 ans. Un coup d’arrêt au nucléaire civil avait été décidé après la catastrophe de Tchernobyl (Ukraine), en 1986.

En juin, Yukiya Amano, le patron de l’AIEA, avait affirmé que son agence était prête à assister l’Égypte dans la relance de son programme, même si Le Caire refuse de signer un protocole additionnel renforçant encore les pouvoirs d’inspection de l’agence.

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L’Égypte, qui possède un réacteur de recherche à Inchas (nord-est du Caire), a ratifié en 1981 le Traité de non prolifération nucléaire (TNP), et soutient l’élimination des armes nucléaires au Moyen-Orient. Elle ne se prive d’ailleurs pas de critiquer régulièrement Israël sur cette question.
 

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