Facéties d’une passation de service à l’UFC
Entre Patrick Lawson, le premier vice-président de l’Union des Forces de Changement (UFC, tendance Fabre) et Brim Bouraïma-Diabacté, son alter ego du camp Olympio, la passation de service n’a pas été conforme aux usages.
Ambiance électrique dans le quartier Bè, fief réputé de l’opposition abritant le siège de l’Union des forces de changement (UFC). Un long cordon de sécurité formé par des policiers aux casques bien vissés et munis de grenades à gaz lacrymogène. Alentours, des militants proches de la mouvance de Gilchrist Olympio et les partisans de Jean-Pierre Fabre ont proposé aux passants un face-à-face enflammé. Plus offensifs, les membres de la faction pro-Fabre ont scandé à l’endroit de leurs vis-à-vis : « Olympio a vendu ce pays. Nous ne voulons plus de lui. »
Démonstration de force
La tension monte. Quelques minutes plus tard, sous les ovations de ses militants, le premier vice-président de l’UFC, Patrick Lawson et quelques uns de ses partisans arrivent sur les lieux. Ils ont été tenus à distance par des AGO (Amis de Gilchrist Olympio), aidés par des forces de l’ordre visiblement nerveux.
« Je ne suis pas venu pour faire une passation, mais une démonstration que les populations sont avec nous, et poser quelques questions à Diabacté [ministre de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle dans le gouvernement Faure Gnassingbé, absent à la cérémonie, NDLR] et ses amis », a affirmé Lawson.
« D’abord, c’est pour leur demander s’ils savent comment nous payons le loyer ? S’ils connaissent la nature du bail qui nous lie au propriétaire des locaux qui abrite notre siège », lance-t-il à ses amis d’hier. Particulièrement à Brim Diabacté à qui il ne reconnait « aucune qualité pour venir prendre possession du siège ».
Patrick Lawson a réaffirmé l’exclusion temporaire de son « remplaçant » et de Gilchrist Olympio de l’UFC.
« Ils comptent sur les forces de sécurité, et plus tard peut-être sur une justice aux bottes. Mais nous, nous comptons sur les populations. Nous ne leur donnerons rien. Il faut qu’ils utilisent les forces de sécurité et la justice pour tout nous arracher », promet-il.
« Leurs chemins se séparent »
Auparavant, les partisans de Gilchrist Olympio ont réussi à forcer les portes du bâtiment où est situé le siège du parti, sous la protection de la police. L’huissier de justice, commis par Patrick Lawson pour suivre le cours de l’évènement a été, quant à lui, interdit d’accéder au local.
Ainsi en l’absence des partisans de Jean-Pierre Fabre, la faction Olympio a procédé de façon unilatérale à sa propre cérémonie et organisé une première réunion de leur bureau.
« Nous avons visité les bureaux qui étaient ouverts, mais nous n’avons pas eu accès à ceux qui sont fermés », a expliqué Oré Djimon, ministre de la Communication et proche de M. Olympio. « Nous allons écrire à Patrick Lawson, pour faire le reste de la cérémonie de passation », a-t-il ajouté.
Dans le camp Olympio, le ton devient plus dur à l’endroit de la faction dévouée à Fabre. « Qu’ils aillent créer leur parti. Ne pleurons pas sur des amitiés fausses et hypocrites. C’est important que leurs chemins [les chemins de Gilchrist Olympio et Jean-Pierre Fabre, NDLR] se séparent », a conclu Isaac Tchiakpé, porte-parole du leader historique décrié.
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