Omar le Sahraoui, la monnaie d’échange d’Aqmi
Alors que les deux otages espagnols d’Aqmi ont été libérés, les autorités maliennes ont relâché l’un des auteurs de l’enlèvement. « Omar le Sahraoui », condamné en Mauritanie, purgeait pourtant une peine de 12 ans de prison.
Un des auteurs, en novembre 2009, de l’enlèvement des deux humanitaires espagnols qui viennent d’être libérés lundi, a été relâché, selon les informations dévoilées par un membre de sa famille contacté par l’AFP. « Omar a été libéré peu avant la libération des deux Espagnols, je l’ai vu de mes yeux », a déclaré Mohamed, cousin de Omar Sid’Ahmed Ould Hamma, dit « Omar le Sahraoui »
Celui-ci avait été condamné le 21 juillet à 12 ans de prison assortis des travaux forcés pour l’enlèvement de trois humanitaires espagnols sur la route entre Nouakchott et Nouadhibou. Outre les deux otages qui ont regagné Madrid cette nuit, Roque Pascual et Albert Vilalta, l’autre personne enlevée en même temps qu’eux, Alicia Gamez, avait été libérée en mars.
Photo non datée d’Omar le Sahraoui, diffusée par la presse mauritanienne (D.R.).
Omar le « mercenaire » ou le négociateur ?
Une source régionale proche des négociations pour la libération des otages a également confirmé cette libération à l’AFP. « C’est vrai qu’une fois Omar libéré, ça a facilité la libération des deux otages espagnols. Je peux même vous dire qu’il a ensuite particpé aux négociations en vue de leur libération et c’est un point très important », a affirmé cette source.
« Omar le Sahraoui » avait été extradé de Mauritanie vers le Mali le 16 août peu après la confirmation de sa condamnation. Il avait agi comme « mercenaire » d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), selon le parquet de Nouakchott. Après leur enlèvement, les deux otages avaient été transférés dans le Nord du Mali.
Dissenssions au sein d’Aqmi ?
Selon le quotidien espagnol El Pais qui cite un message enregistré d’Aqmi, le groupe salafiste a affirmé lundi avoir libéré les deux otages parce que certaines de ses revendications avaient été satisfaites, sans préciser lesquelles. On ne sait pas si une rançon a été versée, mais cette hypothèse est plus que vraisemblable. L’Algérien Mokhtar Belmokhtar, alias Belawar, qui détenait les otages espagnols, est considéré par des experts d’Aqmi comme un homme d’argent plus que comme un religieux.
Est-il réellement, comme l’ont affirmé certaines sources maliennes « sous pression » d’une branche radicale d’Aqmi dirigée par un autre Algérien, Abdelhamid Abou Zeïd, responsable de la mort deux otages occidentaux : le Britannique Edwin Dyer et le Français Michel Germaneau ? Abou Zeïd aurait exigé de Belmokhtar l’exécution des Espagnols en représailles au raid du 22 juillet.
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