Nord-Kivu : la société civile dénonce les violences contre la population

Un rapport d’un regroupement d’ONG du Nord-Kivu accable la rébellion ougandaise qui sévit dans la région, mais aussi les forces de l’armée régulière qui participent aux violences contre les populations civiles.

Les violences jettent sur les routes des milliers de déplacés, qui fuient les zones de combat. © AFP

Les violences jettent sur les routes des milliers de déplacés, qui fuient les zones de combat. © AFP

Publié le 23 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Depuis quelques semaines, les violences ne font qu’empirer dans la province congolaise du Nord-Kivu. Enlèvements, pillages, massacres à l’aveugle, disparitions, se succèdent depuis le mois de juillet. En cause, selon un regroupement d’ONG de la région : les rebelles ougandais, qui agiraient en réaction à la traque dont ils font l’objet.

Dans un rapport, la Société civile du Nord-Kivu relève, dimanche 22 août, qu’une cinquantaine de personnes ont été enlevées ou ont disparu entre le 5 et le 12 juillet. Une semaine après, une macabre série d’exécutions sommaires, attribuée à l’Armée de libération de l’Ouganda (ADF/NALU) avait lieu.

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Pillage

Le groupe d’ONG accuse par ailleurs les Forces armées de la RDC (FARDC) du pillage d’au moins quatre villages dont celui de Beni, les 12 et 13 juillet, y compris du centre de santé. « Ce pillage est intervenu un jour avant les affrontements avec les ADF/NALU pendant que les FARDC occupaient seules la localité. (…) On a observé les pillards se livrer à cœur joie à la vente des kits médicaux du centre de santé », détaille le rapport.

Le major Sylvain Ekenge, porte-parole des FARDC dans les provinces du Nord et Sud-Kivu, a admis qu’ « il y a eu effectivement quelques cas de dérapages. Mais les responsables de ces actes sont tous aux arrêts ». « On ne néglige aucun détail dans cette opération. Chaque fois qu’un poulet ou une chèvre est volé, les commandants eux-mêmes arrêtent les auteurs », a souligné l’officier congolais.

Faire intervenir la Monusco

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L’ADF a d’abord combattu les forces régulières ougandaises dans la région de Rwenzori, dans l’est de la RDC, non loin de la frontière avec l’Ouganda, entre 1996 et 2001, au nom de l’égalité des droits pour les musulmans ougandais. Après des combats qui ont déplacé des dizaines de milliers de personnes, ces rebelles ont a finalement été repoussés vers la RDC.

Début août, le gouvernement congolais avait annoncé la reprise par les FARDC des localités autrefois contrôlées par l’ADF/NALU, de même que leur quartier général à Mwalika et la mort de leur commandant en chef, six semaines après les premiers combats, qui ont fait plus de 80 000 déplacés, selon l’ONU.

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Mais cette opération se fait sans appui ni assistance logistique de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco). Face aux débordements et aux graves dérapages enregistrés par la Société civile du Nord-Kivu, celle-ci a demandé aux Nations unies de s’impliquer dans ce conflit en faisant intervenir les Casques bleus.
 

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