Attentats de Kampala : les membres du commando arrêtés

Quatre hommes, suspectés des attentats de Kampala, ont été interpellés et présentés à la presse par les autorités ougandaises.

Mohamed Mugisha (au c.), entre Issa (à g.) et Hassan Ahmed Ruyima, le 12 août 2010 à Kampala. © AFP

Mohamed Mugisha (au c.), entre Issa (à g.) et Hassan Ahmed Ruyima, le 12 août 2010 à Kampala. © AFP

Publié le 13 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Ils sont tous les quatre Ougandais, et ont reconnu avoir participé à la préparation ou à l’exécution des attentats qui ont frappés Kampala le 11 juillet dernier. Les autorités du pays affirment avoir arrêté tous les membres du commando et ont présenté ces quatre jeunes hommes devant la presse, jeudi 12 août.

Le soir de la finale de La Coupe du monde, un double attentat suicide avait visé dans la capitale ougandaise un restaurant éthiopien et le bar d’un club de rugby qui retransmettaient le match, tuant 76 personnes.

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Issa Ahmed Ruyima, 33 ans, était probablement le chef de cette « première et unique cellule Chabaab infiltrée » en Ouganda. Il a dit à la presse regretter les pertes humaines, mais avoir intégré le groupe armé somalien en 2009 par « haine des Américains, responsables de toutes les souffrances des musulmans dans le monde ».  Il a accusé les États-Unis d’avoir installé le gouvernement de transition somalien « pour empêcher la formation d’un État islamique », de la même manière qu’ils ont « mis Karzaï en Afghanistan » [l’actuel président afghan était soutenu par les États-Unis lors de l’élection de 2004, NDLR].

« Les Éthiopiens sont aussi nos ennemis »

Issa Ahmed Ruyima, a raconté avoir combattu dans plusieurs régions de Somalie avec les Chabaab, avant de se voir confier la mission ougandaise par Mohammed Mugisha, alors patron de l’opération et également arrêté par la police ougandaise. Il est connu des services secrets pour combattre régulièrement dans les rangs des Chabaab.

Arrivé à Kampala par Mombasa (Kenya), il s’installe dans une maison de la capitale, choisie par Mohammed Mugisha. « Son rôle s’est terminé là. Tout s’est ensuite passé sous ma responsabilité : recevoir le matériel, et plus tard accueillir les candidats au suicide. » Plusieurs complices ayant refusé de passer à l’action, Issa affirme avoir dû recruter son frère Hassan Ruyima et un ami, Idris Nsubuga, également interpellés. « Ils ne pouvaient pas refuser ce que je leur demandais, même si ils n’appartenaient pas à notre cellule chabaab », a raconté Issa.

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Il dit également avoir choisi comme cible le restaurant éthiopien car « les Éthiopiens sont aussi nos ennemis ». Idris affirme avoir été « manipulé » et a raconté que les deux kamikazes étaient de nationalité somalienne et kényane.

La piste du téléphone portable

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Au lendemain des attentats, la police avait par ailleurs découvert dans une discothèque de Kampala une ceinture d’explosifs intacte rangée dans la sacoche d’un ordinateur portable, avec un téléphone mobile. Ce téléphone avait permis l’arrestation des trois suspects kényans qui viennent d’être inculpés pour leur implication dans ce double attentat.

Les Chabaab somaliens, qui ont fait allégeance à la nébuleuse Al-Qaïda, avaient revendiqué les attentats et affirmé avoir agit en représailles à la participation de l’Ouganda à la force de l’Union africaine en Somalie (Amisom) déployée à Mogadiscio.

Ce groupe rebelle contrôle une partie du pays, et cherche à renverser le président somalien Cheikh Charif Cheikh Ahmed, un islamiste modéré élu en janvier 2009. Le gouvernement ne contrôle plus qu’une petite partie de Mogadiscio et ne doit sa survie qu’à l’appui des 6 000 soldats burundais et ougandais de l’Amisom.

 

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