BlackBerry : un bon « deal » pour éviter la perte d’un marché juteux

La société Research in Motion a dû céder aux exigences de l’Arabie saoudite. Les autorités saoudiennes peuvent désormais accéder aux informations cryptées du BlackBerry.

Un magasin de téléphonie dans le port saoudien de Jedah, le 3 août 2010. © AFP

Un magasin de téléphonie dans le port saoudien de Jedah, le 3 août 2010. © AFP

Publié le 11 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Pour éviter que certains services de son téléphone ne soient interdits en Arabie Saoudite, le fabricant du BlackBerry a accepté de passer un marché avec Ryad. Research in Motion (RIM) va fournir aux autorités les codes qui permettent aux utilisateurs locaux d’accéder à leur messagerie internet via le smartphone.

RIM a donc plié, mardi 10 août, sous la pression exercée par les autorités du pays. Depuis plus d’une semaine, celles-ci ont mis tout en œuvre pour obtenir gain de cause. L’Arabie saoudite a momentanément suspendu certains services du BlackBerry vendredi dernier, pendant quelques heures. Devant la perte sèche encourue, RIM a d’abord accepté d’installer un serveur de données dans chacun des trois fournisseurs d’accès du pays.

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Sécurité et contrôle des mœurs

L’Arabie saoudite craignait en effet pour la sûreté de l’État, le BlackBerry étant le seul téléphone dont les émissions, cryptées de surcroît, transitent  par des serveurs installés au Canada et au Royaume-Uni. Impossible donc pour les services de sécurité d’y avoir accès. Mais la promesse de serveurs implantés sur place n’a satisfait l’Arabie saoudite, qui pouvait ainsi « seulement » demander l’accès aux informations stockées, et non aux échanges en temps réel.

Les discussions entre l’autorité de régulation saoudienne et RIM se sont donc poursuivies. L’Arabie saoudite, important marché du BlackBerry (avec plus de 700 000 clients), est très sévère en matière de communication. Internet y est régulièrement censuré, et les échanges surveillés de près. Le smartphone permet donc aux utilisateurs de surfer et de communiquer en toute liberté, au grand dam des autorités et des instances religieuses du pays. Un problème de sécurité et de menace de la sûreté de l’État, mais aussi un moyen de contourner le contrôle des mœurs.

D’autres accords en vue

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Ces dernières semaines, RIM a engagé des négociations avec plusieurs pays. Les gouvernements invoquent tous des risques pour la sécurité et brandissent la menace terroriste, mais les consommateurs s’inquiètent aussi pour leur liberté d’expression.

Les Émirats arabes unis sont les premiers à avoir demandé à RIM de les laisser accéder aux services de messagerie. L’Arabie saoudite a suivi, tout comme l’Inde qui doit entamer ce mercredi des négociations avec le fabricant. Delhi menace de suspendre certains services du BlackBerry, craignant qu’ils soient utilisés par des activistes. Les arrangements conclus par l’Arabie saoudite feront peut être jurisprudence.
(avec agences)

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