Robert Nouzaret : « Si je ne suis pas payé, je me casse ! »
Robert Nouzaret est le nouveau sélectionneur des Léopards de la RD Congo. Mercredi 11 août au Caire, celui qui a déjà dirigé la Côte d’Ivoire et la Guinée « observera » sa nouvelle équipe, lors d’un match amical face à l’Égypte. Interview d’un homme connu pour son franc-parler.
Jeuneafrique.com : Vous n’avez signé votre contrat avec la Fédération congolaise de football association (Fecofa) que le 6 août quelques jours avant le match amical au Caire. Cela n’aurait-il pas été préférable que votre désignation intervienne plus tôt ?
Robert Nouzaret : Peut-être, mais ce n’était pas de mon ressort. C’est la raison pour laquelle la sélection qui affrontera l’Égypte a été bâtie par mes deux adjoints, Otis Ngoma et Muntubile Santos. Je serai bien sûr au Caire, mais je me contenterai d’observer. Ce n’est pas moi qui dirigerai l’équipe. Après ce match, je rentrerai directement à Kinshasa, avant d’aller assister le week-end prochain à la rencontre TP Mazembé – Espérance de Tunis en Ligue des champions. D’ailleurs, aucun joueur de Mazembé n’a été retenu pour le déplacement en Égypte. Je vais également parler à Shabani Nonda, qui n’a pas été retenu parce qu’il n’a pas de club pour l’instant.
Concrètement, l’objectif qui vous a été fixé – qualifier la RDC pour la CAN 2012 – paraît délicat avec un groupe en éliminatoires aussi difficile (Sénégal, Cameroun et Île Maurice)…
Je suis d’accord, puisqu’il s’agit sans doute d’un des groupes les plus relevés. Le Sénégal est hyper motivé et le Cameroun reste un grand d’Afrique. Pour se qualifier, c’est simple : il faut finir premier ou parmi les trois meilleurs deuxièmes. Mais on va défendre nos chances. Je suis venu pour relever mon dernier challenge. Après, j’arrête ! J’ai 66 ans, et j’ai dit oui à la RD Congo pour prendre du plaisir. Mon contrat va jusqu’à la phase finale de la CAN 2012, si nous nous qualifions et, dans le cas contraire, il s’arrêtera à la fin des éliminatoires.
Vous avez déjà entraîné deux sélections africaines. Mais la RDC garde l’image d’un navire difficile à gouverner…
Je n’ai jamais eu de problèmes en Côte d’Ivoire ni en Guinée, sauf le dernier mois avant mon départ, en mai 2009. Personne ne m’a jamais imposé telle composition d’équipe ou tel joueur. D’ailleurs, personne n’a jamais cherché à le faire. Ce n’est pas à bientôt 67 ans que je vais me laisser emmerder !
Vos prédécesseurs, Claude Le Roy et Patrice Neveu, avaient dû renoncer à plusieurs mois de salaire. Avez-vous obtenu des garanties ?
J’ai signé un contrat intéressant. Mais c’est simple : si les termes du contrat ne sont pas respectés et si je ne suis plus payé, je me casse ! Je suis venu pour aider le football congolais à progresser. Dès mon retour à Kinshasa, je vais rencontrer du monde. J’ai déjà demandé à ce que soit nommé une personne exclusivement chargée de la sélection, qui fasse le lien entre la Fédération et le staff pour s’occuper des déplacements par exemple. Il faut aussi travailler avec une agence qui pourra nous trouver des matches amicaux plusieurs mois à l’avance. Et je ne vous cache pas que le plus urgent, c’est le match contre le Sénégal, le 5 septembre à Lubumbashi…
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