Flottille humanitaire : Netanyahou argue la légitime défense

En attendant la Commission d’enquête de l’ONU, le Premier ministre israélien a justifié l’arraisonnement de la flottille par Tsahal devant une commission d’enquête nationale.

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. © AFP

Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou. © AFP

Publié le 9 août 2010 Lecture : 3 minutes.

L’enquête israélienne sur l’arraisonnement d’une flottille humanitaire par la marine de l’État hébreu a démarré lundi 9 août avec l’audition de Benjamin Netanyahou, le Premier ministre israélien. Selon lui, l’assaut de Tsahal (l’armée israélienne) contre l’embarcation en provenance de la Turquie et chargée de vivres à destination de Gaza, a respecté « le droit international ».

« Je suis convaincu qu’à l’issue de votre enquête, il s’avérera que l’État d’Israël et l’armée israélienne ont agi conformément au droit international (…) Je fais confiance aux combattants de l’armée israélienne », a-t-il estimé.

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Neuf Turcs avaient été tués dans des affrontements avec les commandos de la marine israélienne lors de l’abordage du ferry Mavi Marmara, dans les eaux internationales le 31 mai, alors que le navire tentait de forcer le blocus israélien autour de la bande de Gaza.

Soldats israéliens « en danger »

Benjamin Netanyahou a tancé le gouvernement israélien, responsable selon lui de n’avoir pas anticipé la réaction d’Israël. « Apparemment, le gouvernement turc n’a pas considéré que de possibles frictions entre les militants turcs (sur les bateaux) et nos soldats puissent porter atteinte à ses intérêts et justifier une intervention effective auprès des organisateurs de la flottille », a-t-il accusé.

Selon le Premier ministre, les soldats israéliens ont tiré car « leur vie était réellement en danger ». Il a assuré avoir donné des ordres pour éviter au maximum des pertes en vies humaines, mais a pointé du doigt les organisateurs de la flottille pour avoir refusé de décharger l’aide humanitaire transportée dans un port situé hors de la bande de Gaza.

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« Le 17 mai, le Premier ministre turc (Recep Tayyip Erdogan, NDLR) a rencontré le président iranien Mahmoud Ahmadinejad et le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva pour une déclaration commune sur le nucléaire iranien qui était en contradiction avec la position américaine et des autres membres du Conseil de sécurité de l’ONU. De cette façon, la Turquie quelques jours avant l’arrivée de la flottille, a renforcé sa solidarité avec l’Iran », a par ailleurs signalé Benjamin Netanyahou.

Répétition générale

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Par ces déclarations, Benjamin Netanyahou prépare son argumentaire pour les questions auxquelles il devra répondre face à une autre commission d’enquête, celle de l’ONU. Cédant à la pression de la communauté internationale, Israël a finalement accepté l’ouverture d’une enquête, réclamée par les Nations unies. Cette commission se compose d’un panel de quatre experts, dont un Israélien et un Turc, et ses travaux doivent débuter mardi.

Cette première audience faisait donc office de répétition générale, puisque le mandat de la commission israélienne est, lui, assez limité. Il se borne à examiner les aspects juridiques de l’assaut, et à déterminer sa validité au regard du droit international, ainsi que celle du blocus qu’impose Israël à Gaza depuis 2007.

Sur ce point, Benjamin Netanyahou a justifié la restriction des approvisionnements imposée à la bande de Gaza, sous influence du Hamas. « Le Hamas a transformé la bande de Gaza en une enclave terroriste parrainée par l’Iran qui lui accorde une aide politique, militaire et financière. » « À partir de la bande de Gaza, le Hamas a tiré des milliers de roquettes, de missiles et d’obus qui ont atteint des localités israéliennes (…) Actuellement le Hamas se fournit en armes capables d’atteindre Tel-Aviv », a-t-il affirmé.

« Cette commission traite de la question du droit international, or le Hamas est coupable d’au moins quatre crimes de guerre : appel à un génocide, tirs systématiques vers des objectifs civils, utilisation de civils comme boucliers humains et interdiction à la Croix-Rouge de rendre visite à Gilad Shalit », un soldat israélien détenu par le Hamas dans la bande de Gaza, a-t-il asséné.

Mardi, ce sera au tour du ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, d’être entendu. Le chef  d’état-major Gaby Ashkenazi suivra mercredi.

Une autre commission d’enquête israélienne, militaire celle-ci, a reconnu le 12 juillet que Tsahal avait commis des « erreurs », notamment concernant la préparation et l’exécution du raid contre la flottille. Elle avait néanmoins justifié le recours à la force. De son côté, la Turquie a elle aussi mandaté sa propre commission d’enquête nationale.

 

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