Ali Bongo, nouvel apôtre de la bonne gouvernance ?

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba souhaite une enquête sur les probables détournements de fonds dans le cadre de grands projets.

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, le 27 mai 2010 à Oslo. © AFP

Le président gabonais Ali Bongo Ondimba, le 27 mai 2010 à Oslo. © AFP

Publié le 6 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Suivant les recommandations de la Cour des comptes – qui signalait d’éventuels détournements ou malversations dans les finances publiques – Ali Bongo Ondimba (ABO) a décidé de lancer une grande enquête. Il a demandé au gouvernement de prendre les derniers rapports de la Cour des comptes très au sérieux.

Le président Bongo a « instruit le gouvernement de cesser sans délai de considérer les rapports de la Cour des comptes comme de simples formalités (…) afin que par une gouvernance transparente et efficiente l’intérêt du plus grand nombre, du peuple entier, soit placé au-dessus des intérêts particuliers », indique le communiqué du Conseil des ministres publié vendredi 6 août.

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Confusion entre comptes budgétaires et de trésorerie

« Les manquements relevés par la Cour des comptes » feront « l’objet de vérifications aux fins d’établir les responsabilités des uns et des autres et d’amener les responsables d’actes déviants à en répondre », continue le texte.

Poursuivant sur cette  lancée depuis son élection en 2009, ABO a pris de nombreuses mesures pour tenter de lutter contre la corruption qui mine le développement du pays. Or, le mois dernier, la Cour des comptes a fait savoir au gouvernement et au Premier ministre qu’elle estimait que ses recommandations n’étaient pas assez prises en considération. Selon elle, un écart important avait été relevé entre le déficit annoncé et celui vérifié par ses soins. Elle notait également une « confusion » entretenue entre les comptes budgétaires et de trésorerie.

Fête nationale et CAN 2012

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Le gouvernement a donc décidé de revoir sa copie, sur deux points en particulier. Les vérifications programmées par ABO concernent tout d’abord « la gestion des fêtes tournantes du 17 août dont l’analyse montre que les projets ont été exécutés en-deçà des crédits ouverts ».

De 2002 à 2009, pour stimuler l’activité et le développement du pays, la fête nationale était célébrée chaque année dans une région différente. Mais face aux rumeurs de détournements et de mauvaise gestion, Ali Bongo a supprimé cette pratique à son arrivée au pouvoir.

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ABO fera aussi vérifier les comptes des travaux préparatifs en vue de la Coupe d’Afrique des nations (CAN) 2012. Ils « n’ont pas été exécutés durant 2008 alors que les études commandées ont été payées (…) 15 milliards de F CFA (22,5 millions d’euros) ».

Le Gabon, qui co-organise la CAN avec la Guinée équatoriale, a pris beaucoup de retard dans les travaux nécessaires et notamment dans la construction des stades. En mars 2010, la Confédération africaine de football (CAF) s’était officiellement inquiétée. Depuis, les autorités ont annoncé une série de mesures et assuré que le Gabon serait prêt dans les temps. (Avec AFP)

 

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