La « menace » BlackBerry se propage
À son tour, l’Algérie dit craindre pour sa sécurité. En cause, le smartphone de Research In Motion, qui garantit la confidentialité des informations échangées à tous ses utilisateurs. Y compris les plus malintentionnés.
Le BlackBerry serait-elle en passe de devenir un problème de sécurité intérieure au Maghreb après le Moyen-Orient ? La presse algérienne a annoncé que le gouvernement allait procéder à un audit du smartphone, afin d’évaluer s’il constitue ou non un risque pour la sûreté de l’Etat.
« Nous examinons la question. Si nous déterminons qu’il y a un danger pour notre économie ou notre sécurité, nous y mettrons fin », a déclaré le ministre des Télécommunications, Moussa Benhamadi, dans les colonnes du quotidien El Khabar. Et, selon l’agence Reuters, le retrait de la vente n’est plus qu’une question de temps. Une source proche du ministre des Télécommunications a en effet déclaré à l’agence que l’interdiction était « très probable ».
Ce qui inquiète les autorités algériennes, c’est l’impossibilité pour leurs services de sécurité d’accéder à certaines informations cryptées (e-mails, paquets internet) fournies par le fabricant du Blackberry (le canadien Research In Motion) et stockées sur des serveurs britanniques ou canadiens.
Sécurité ou censure ?
Comme les Emirats arabes unis, l’Arabie saoudite, le Liban et même l’Inde avant elle, l’Algérie se méfie de cette opacité, mettant en avant les risques pour la « sécurité nationale ». Déjà, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis ont annoncé qu’ils allaient suspendre plusieurs services du smartphone, dont la messagerie électronique.
Certains craignent que la confidentialité garantie des échanges n’attire les fauteurs de trouble ou pis, les terroristes. Dans une région où la menace d’Al-Qaïda est très présente, il faut se méfier de tout et les règles les plus strictes sont imposées en matière de sécurité, particulièrement sur les télécoms.
Mais interdire le BlackBerry serait aussi l’occasion de mieux surveiller les utilisateurs. Le fabricant de l’appareil est en effet le seul du marché à gérer lui-même les données transmises d’un client à un autre. Un moyen pratique de dialoguer en évitant les écoutes et, surtout, de contourner la censure d’internet.
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