Octobre, période « propice » pour la présidentielle

Après le camp Gbagbo, la Commission électorale évoque elle aussi le mois d’octobre comme « période propice » pour la tenue de l’élection présidentielle. Une « fenêtre de vote » après laquelle la stabilité du pays ne serait pas garantie, selon l’opposition.

Le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, le 12 juillet 2010 à Abidjan. © AFP

Le président de la CEI, Youssouf Bakayoko, le 12 juillet 2010 à Abidjan. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 5 août 2010 Lecture : 2 minutes.

C’est un tout petit mot, à peine susurré du bout des lèvres ; mais il pourrait redonner de l’espoir à tout un peuple : « propice ». On pourrait rêver moins timide comme adjectif, mais il faudra s’en contenter pour l’instant. Car c’est ainsi que le porte-parole de la Commission électorale indépendante (CEI), Bamba Yacouba, a qualifié la période du mois d’octobre pour la tenue de l’élection présidentielle ivoirienne sans cesse reportée depuis 2005.

Au terme d’une réunion mercredi, « la commission centrale de la CEI a, en toute responsabilité, retenu le mois d’octobre 2010 comme étant la période propice pour l’organisation de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire », a indiqué Yacouba lors d’une déclaration devant la presse au siège de la commission.

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« Ça se fera »

Mais la CEI a aussitôt tenu à faire remarquer que « certaines conditions doivent être observées par le gouvernement et les opérateurs techniques pour le respect effectif de cette période », sans donner plus de détails… comme si elle ne voulait pas être tenue pour responsable d’un éventuel énième report. Aucune nouvelle date n’a été fixée depuis celle du 29 novembre 2009.

Fin avril, Laurent Gbagbo avait indiqué une période identique. « Ce sera soit en octobre, soit en novembre, mais ça se fera », avait-t-il assuré, tout en promettant qu’une date serait fixée « en mai ou en juin »… Les mauvaises langues avaient cependant fait remarquer qu’il n’avait pas précisé l’année… Un peu plus précis, l’ambassadeur ivoirien à l’ONU, Alcide Djédjé, avait quant à lui affirmé au Conseil de sécurité que le premier tour du scrutin se ferait entre le 11 octobre et le 6 décembre.

La CEI évoque le mois d’octobre alors que le traitement des contentieux sur la liste électorale provisoire de quelque 5,7 millions d’inscrits est en cours. Mais les opérations se passent bien. Réclamée par le camp Gbagbo, une « vérification » spéciale des inscriptions de quelque 850 000 électeurs a par exemple pris fin lundi dernier, après avoir débuté le 20 juillet.

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Mise en garde

Le chef de l’État bouclera en octobre 2010 dix ans de pouvoir à la faveur d’un deuxième « mandat » – un « mandat-cadeau », comme disent les Ivoiriens puisqu’il n’a fait l’objet d’aucun vote. Ce que critiquent évidemment les deux principaux rivaux du chef de l’État, l’ancien président Henri Konan Bédié et l’ex-Premier ministre Alassane Ouattara.

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Les Forces nouvelles (FN, ex rebelles) du Premier ministre Guillaume Soro, l’opposition et des organisations de la société civile ont récemment mis en garde le camp Gbagbo contre les risques auxquels le pays serait exposé si l’élection ne se tient pas d’ici octobre.

Car en plus des difficultés liées au processus électoral, la Côte d’Ivoire doit relever le défi de la réunification, en particulier le désarmement des FN qui n’a connu pour l’heure qu’un timide démarrage, en raison officiellement de problèmes de financement. Selon le dernier accord de paix signé fin 2008, cette opération devait être terminée deux mois avant le scrutin.
 

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