Le message de Barack Obama à la jeunesse africaine

S’exprimant lors d’un forum organisé à la Maison Blanche avec des représentants de la jeunesse africaine, Barack Obama a renouvelé son message du discours d’Accra. Et critiqué assez durement la génération des indépendances.

Le président Obama et les représentants de la jeunesse africaine, hier à la Maison Blanche. © AFP

Le président Obama et les représentants de la jeunesse africaine, hier à la Maison Blanche. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 4 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Pour célébrer le 50e anniversaire de l’accession à l’indépendance de 17 pays d’Afrique subsaharienne, les autorités américaines ont eu une idée originale. Plutôt que de réunir des chefs d’État ou de gouvernement, la Maison Blanche a convié 115 jeunes, représentants de la jeunesse africaine, pour discuter avec le président Barack Obama de « leur vision de l’Afrique pour les 50 ans à venir ».

La rencontre s’effectuait au premier jour d’une conférence de trois jours organisée par le département d’État à Washington et réunissant de jeunes africains « dirigeants de la société civile et du secteur privé ». Dans une séance de questions-réponses, Obama a d’abord exprimé l’espoir que certains des participants du forum « deviendront un jour dirigeants » dans leur pays. « Si vous y réfléchissez, dans les années 1960, lorsque vos grands-parents, arrière-grands-parents se battaient pour l’indépendance, les premiers dirigeants disaient tous qu’ils étaient pour la démocratie », a-t-il commencé.

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La promesse d’Obama

« Et ce qui s’est produit, c’est que lorsque vous avez été au pouvoir pendant un certain temps, vous vous dites "j’ai été un si bon dirigeant que pour le bien du peuple, je dois rester en place" (…) Et c’est comme cela que l’on commence à changer les lois, à intimider et à emprisonner des opposants. Et bientôt, des jeunes gens comme vous, pleins d’avenir et de promesses, sont devenus ce qu’ils avaient combattu », a regretté Obama, qui a cité en exemple la démocratie américaine, « dans laquelle les institutions sont plus importantes qu’un individu », même si « cela ne veut pas dire que nous sommes parfaits, nous avons aussi beaucoup de problèmes », a-t-il nuancé.

Un message qui rappelle celui qu’il avait délivré lors de sa seule visite présidentielle en Afrique subsaharienne, en juillet 2009 au Ghana. Né aux États-Unis de père kenyan, Obama a également affirmé, comme à Accra, que « la bonne gouvernance est au cœur du développement » et que « le destin de l’Afrique sera déterminé par les Africains ». Il a néanmoins pris un engagement : « Je veux faire en sorte que vos voix soient entendues pour que vous puissiez saisir ces opportunités. »

« Mugabe ne sert pas bien son peuple »

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À l’occasion d’une question posée par un ressortissant du Zimbabwe, Obama a nommément pris pour cible le président Robert Mugabe, 86 ans dont 30 au pouvoir. « J’ai le cœur brisé quand je vois ce qui se passe au Zimbabwe. Mugabe est un exemple de dirigeant qui est arrivé [au pouvoir, NDLR] en tant que combattant de la liberté, et je vais être très brutal : il ne sert pas bien son peuple, c’est mon opinion », a-t-il indiqué.

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