Goodluck Jonathan menace de retirer ses troupes des missions de paix de l’ONU
Le président nigérian veut un changement des règles d’engagement des soldats des missions de paix de l’ONU. Objectif : éviter que ceux-ci ne puissent pas répliquer facilement quand ils sont la cible de tirs ennemis.
Avec le président nigérian Goodluck Jonathan, qui ambitionne de se succéder à lui-même en 2011, on ne sait jamais vraiment quelle part de sincérité et de calcul politique recouvrent ses déclarations. Mais une chose est sûre : le volontarisme n’est pas la plus petite de ses qualités.
Alors qu’il s’évertue à « faire le ménage » dans le secteur pétrolier et dans la fédération nationale de football, Goodluck a ouvert un nouveau front, lundi 2 août, à l’international cette fois, en menaçant de ne plus prêter de troupes aux missions de paix de l’ONU. Motif : les règles d’engagement ne seraient pas suffisamment adaptées à la sécurité des soldats.
« Je ne veux pas perdre un soldat à cause de négligences et c’est pour cela que l’ONU doit modifier les règles d’engagement si des soldats du Nigeria doivent être impliqués dans des opérations de paix », a déclaré le président devant un séminaire consacré au maintien de la paix. Il n’a, en revanche, pas précisé quelles règles d’engagement il souhaitait. Mais le débat est lancé. Et il pose Jonathan en candidat potentiel.
Les Occidentaux dans la ligne de mire
Le Nigeria, actuellement membre du Conseil de sécurité de l’ONU et pays le plus peuplé d’Afrique (150 millions d’habitants), a connu récemment deux affaires retentissantes : sept soldats ont été tués en mission de paix en 2007 au Soudan, dans une embuscade et, l’an dernier, un soldat nigérian a été abattu près de son domicile dans la région soudanaise du Darfour par des inconnus qui ont volé son véhicule. Le site de la mission du Nigeria à l’ONU indique que plus de 6 000 de ses soldats sont engagés dans des opérations de paix des Nations unies dans le monde mais il est difficile de déterminer si ce chiffre vaut pour l’heure actuelle.
Si Jonathan estime que des miliciens qui tendent des embuscades et tuent des soldats ont un comportement « totalement inacceptable », il a accusé aussi les entreprises des pays riches de contribuer aux violences en Afrique. « En Afrique, les pays industrialisés bradent leurs petites armes et armes légères et c’est un des plus grands problèmes. Cela encourage beaucoup les activités criminelles et de groupe de miliciens dans toutes sortes de conflits », a-t-il affirmé.
Le Nigeria se prépare pour le début de l’an prochain à des élections générales et M. Jonathan, arrivé au pouvoir comme vice-président remplaçant le chef de l’État Umaru Yar’Adua malade puis décédé en mai dernier, devrait être candidat à la présidentielle. (Avec AFP)
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