Paris dément avoir négocié avec Aqmi sur le sort de Michel Germaneau

Les autorités françaises rejettent en bloc les accusations du chef d’Aqmi, selon lesquelles des tractations étaient en cours pour libérer Michel Germaneau au moment de l’infructueux raid franco-mauritanien destiné à le faire évacuer.

Michel Germaneau en 2007. © AFP

Michel Germaneau en 2007. © AFP

Publié le 2 août 2010 Lecture : 2 minutes.

L’Élysée le martèle depuis le début : les ravisseurs de Michel Germaneau, l’otage français dont l’exécution a été annoncée le 25 juillet dernier, ont toujours refusé de négocier. Lundi 2 août encore, Paris n’a pas dévié de cette version. Pourtant, dimanche, le chef d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) – la branche de la nébuleuse salafiste au Maghreb, qui a revendiqué l’enlèvement et l’exécution de l’otage – a diffusé un message sur des sites islamistes, suggérant le contraire.

« Honte à la France et à son président, qui a lancé son raid alors que des négociations étaient en cours », a déclaré Abdelmalek Droukdel, alias Abou Moussab Abdelwadoud, dans un message dont des extraits avaient déjà été diffusés le 25 juillet par la chaîne Al-Jazira pour annoncer l’exécution de l’humanitaire français.

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Refus de discussion pour l’acheminement de médicaments

Refusant de commenter ce nouvel extrait de l’enregistrement, L’Élysée a renvoyé vers les déclarations précédentes des représentants français.
Au lendemain de l’annonce de la mort de Michel Germaneau, le Premier ministre François Fillon avait déclaré : « C’est en raison du caractère anormal, étrange de cet ultimatum [reçu par la France le 12 juillet, NDLR], et de ce refus d’engager la discussion avec les autorités françaises, que nous pouvons penser que Michel Germaneau était déjà mort à ce moment-là. » Le groupe islamiste semblait réclamer la libération de plusieurs prisonniers dans des  pays du Sahel en échange de la vie de l’otage, mais refusait toute prise de contact et ne faisait pas état de revendications claires.

Nicolas Sarkozy avait indiqué de son côté que l’ultimatum d’Aqmi n’avait « jamais été précédé du moindre début de dialogue avec des autorités françaises ou locales ».
« Nous n’avons jamais eu de revendications précises. Ils ont même refusé toute discussion pour permettre l’acheminement de médicaments dont Michel Germaneau avait besoin pour ses problèmes cardiaques », avait ajouté le ministre français de la Défense, Hervé Morin.

Enlevé le 19 avril dans le nord du Niger, Michel Germaneau était un retraité de 78 ans. Son exécution a été annoncée dans un message de l’émir Abdelmalek Droukdel, le 25 juillet. Il prétendait que le groupe islamiste qu’il dirige avait mis sa menace à exécution après l’opération franco-mauritanienne contre des bases d’Aqmi dans le désert malien, qui a fait six morts dans ses rangs.

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Pendant les quelques jours précédent le tragique dénouement de l’affaire, la France avait tenté « une opération de la dernière chance » dans le désert malien, en appui aux forces mauritaniennes. Mais le raid destiné à localiser et libérer Michel Germaneau avait échoué.

 

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