Malam Bacai Sanha veut faire appel à une mission étrangère de stabilisation

Le président bissau-guinéen vient de donner son accord pour l’arrivée dans son pays d’une mission composée d’éléments de la Cedeao, de l’UA et de la CPLP. Objectif : parvenir à stabiliser le pays, victime du trafic de drogue et des multiples règlements de compte entre factions ennemies de l’armée nationale.

Le chef de l’État bissau-guinéen Malam Bacai Sanha, le 17 février 2010 à Lisbonne. © AFP

Le chef de l’État bissau-guinéen Malam Bacai Sanha, le 17 février 2010 à Lisbonne. © AFP

ProfilAuteur_PierreFrancoisNaude

Publié le 2 août 2010 Lecture : 2 minutes.

Le président bissau-guinéen Malam Bacai Sanha joue-t-il l’une de ses dernières cartes ? Il vient en tout cas d’annoncer qu’il faisait appel à une mission militaire étrangère pour stabiliser son pays et éviter tout nouveau coup d’État. Une décision qu’il a dû mûrement réfléchir, et qui sonne un peu comme un aveu d’échec. Sanha s’échine à restaurer l’autorité de l’État depuis son élection démocratique en juillet 2009 – sans grand succès jusqu’à présent.

« Il s’agit d’une mission de stabilisation et non d’une force proprement dite », a déclaré lundi Soares Sambù, le porte-parole du Conseil national de la Défense – un organe consultatif pour les questions de défense et de sécurité, rattaché au cabinet du président de la République. « Cette mission sera composée d’éléments de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), de la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) et de l’Union africaine (UA). Son rôle sera bien précis, notamment aider la Guinée-Bissau à retrouver sa stabilité. Il reste à remplir les formalités pour que la dite mission soit » installée, a-t-il ajouté, sans aucune indication de chronogramme.

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« Le peuple a besoin d’écoles »

Le Premier ministre Carlos Gomes Junior a validé l’initiative et l’armée a promis de se prononcer après une rencontre entre officiers supérieurs. Le sujet devrait être également soumis au Parlement. « Le président est en train de chercher un consensus », a conclu Soares Sambù.

Selon ce dernier, le président Sanha s’est adressé aux officiers supérieurs de son armée pour leur dire, en substance : « Ce dont le peuple a besoin, ce sont des écoles, l’accès aux soins et non des soubresauts. Vous avez le devoir de garantir la tranquillité et non d’être des facteurs de troubles. »

L’instabilité politique et militaire est chronique en Guinée-Bissau et le trafic de drogue est une menace supplémentaire à laquelle le pays doit faire face depuis plusieurs années. Le prédécesseur de M. Sanha, élu en juillet 2009, Joao Bernardo Vieira, a été assassiné dans des circonstances troubles par des militaires en avril 2009. Et le 1er avril 2010, le chef des armées, José Zamora Induta a été renversé par son adjoint, le général Antonio Indjai, qui a également séquestré et menacé de mort l’actuel Premier ministre.

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