Le « Monsieur Afrique » de Mitterrand est décédé

Le premier « Monsieur Afrique » de François Mitterrand, Guy Penne, est mort dimanche 25 juillet à Orange, dans le Vaucluse, dans la discrétion, auprès de sa famille. Son décès est survenu à l’hôpital, où il a été admis suite à un malaise. Il était âgé de 85 ans. Il sera incinéré jeudi à Nîmes dans la plus stricte intimité.

Ancien sénateur socialiste, représentant les Français vivant hors de France (1986-2004), Guy Penne était aussi membre honoraire du Parlement, ainsi que président de l’Unef (Union nationale des étudiants de France), mais aussi professeur à l’Université et chef de service du centre de soins de la Faculté de chirurgie dentaire de Paris VII.

Un familier du Burkina Faso

Il était surtout connu pour son travail auprès de François Mitterrand, dont il était un proche collaborateur. De 1981 à 1986, il a été en charge de plusieurs missions sur le continent africain.

Président de l’Association Amitié France-Burkina Faso (AFBF), il a été un familier de ce pays qu’il a connu en 1981, à l’époque où on l’appelait encore Haute-Volta. Il a reçu Thomas Sankara à l’Elysée et était présent au moment de son arrestation en 1983, puis s’est rapproché de Blaise Compaoré. Du Burkina, il disait, lors d’une interview donnée à Jeune Afrique en 2008, qu’il s’agissait d’ « une démocratie exemplaire et [d’] un pays bien géré ».

Plusieurs années après la fin de ses mandats politiques, celui que certains surnommaient le « Foccart de gauche » était toujours consulté sur certains dossiers franco-africains. On louait son sens du contact et ses nombreuses connaissances en Afrique, mais aussi sa piquante clairvoyance. « Je connais plus ou moins tout le monde et tout le monde me connaît. Mais je suis lucide. Lorsqu’on mange à la table du diable, il faut le faire avec une longue cuillère », ironisait-il.

(avec agences)