Les journalistes du « Nouveau courrier » libérés

Détenus pour vol de documents officiels relatifs à l’enquête sur la filière cacao, les trois journalistes du quotidien « Le Nouveau courrier » ont été relaxés.

Une journaliste ivoirienne manifeste pour la libération de ses trois confrères, le 23 juillet. © AFP

Une journaliste ivoirienne manifeste pour la libération de ses trois confrères, le 23 juillet. © AFP

Publié le 27 juillet 2010 Lecture : 2 minutes.

Le Français Théophile Kouamouo, directeur de la rédaction du journal ivoirien Le Nouveau courrier et collaborateur de Jeune Afrique ainsi que les Ivoiriens Stéphane Guédé et Saint Claver Oula, directeur de publication et rédacteur en chef ont été relaxés lundi 26 juillet. Ils étaient, depuis le 16 juillet dernier, détenus à Abidjan, mis en cause dans une affaire de vol de documents classés confidentiels.

Le tribunal correctionnel a rejeté les accusations de « vol de document administratif » et de « révélation d’un document couvert par le secret ».

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Le vol n’est pas « constitué »

Les trois journalistes ont publié une enquête sur les dérives observées dans la filière cacao ivoirienne, notamment sur des malversations présumées et ont reproduit une partie du réquisitoire, jusque-là non rendu public, du procureur Tchimou à l’issue de son enquête.

Seules trois personnes étaient censées avoir connaissance des conclusions du procureur Tchimou : lui-même, le juge d’instruction et le président ivoirien Laurent Gbagbo. Vendredi dernier, le conseiller en communication du procureur, Patrice Pohé, considéré par le parquet comme le « voleur » des documents avait été écroué. Lundi, le parquet avait requis contre lui deux mois ferme et 100 000 F CFA (150 euros) d’amende. Il a été relaxé en même temps que les journalistes, le tribunal jugeant que « le vol n’était pas constitué ».

« Un précédent important »

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Après leur audience, les journalistes ont néanmoins été condamnés à la suspension, pour deux semaines, de leur journal et devront payer une amende totale de cinq millions de F CFA (7 500 euros) pour « diffusion d’informations sur un dossier judiciaire non encore évoqué à l’audience publique ».

Les trois journalistes devront par ailleurs verser un franc symbolique à un ancien baron de la filière, Henri Amouzou. En détention provisoire depuis deux ans, il avait estimé que la publication des lourdes conclusions du parquet le concernant avait attenté à son « honorabilité ».

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L’avocat des journalistes s’est réjoui du dénouement de l’audience et du fait qu’ils aient été jugés dans le cadre de la loi sur la presse, et non en vertu du régime de droit commun. Il y a vu « un précédent important », tout comme la corporation des journalistes, dont certains ont reconnu la faute professionnelle de leurs collègues.

Ouverte en octobre 2007 à la demande du chef de l’État, la vaste enquête judiciaire sur la filière cacao avait abouti à l’arrestation en juin 2008, pour « détournement de fonds, abus de biens sociaux et escroquerie », de la quasi-totalité de ses responsables parmi lesquelles des proches de Laurent Gbagbo, soit une vingtaine de personnes. Le très sensible procès des « barons du cacao », en détention provisoire depuis deux ans, n’a toujours pas été programmé.

(avec AFP)
 

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