L’Élysée confirme la mort de Michel Germaneau
Le président français Nicolas Sarkozy, ainsi que deux personnalités maliennes, ont confirmé la mort de Michel Germaneau, l’otage français d’Aqmi qu’un raid franco-mauritanien a échoué à libérer.
Nicolas Sarkozy a confirmé le décès de Michel Germaneau (78 ans), exécuté par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). « Je m’incline devant la mémoire d’un homme de bien », a-t-il déclaré lundi 26 juillet en ouverture d’un conseil de sécurité et de défense à l’Élysée, convoqué en urgence au lendemain de l‘annonce par Aqmi de la mort du Français.
« Je condamne cet acte barbare, odieux, qui vient de faire une victime innocente (…), qui consacrait son temps à aider les populations locales », a affirmé au cours d’une intervention télévisée Nicolas Sarkozy, condamnant un « assassinat de sang froid ». « Sa mort illustre que nous avons affaire à des gens qui n’ont aucun respect de la vie humaine », a ajouté le président français.
Le chef de l’État a « demandé au Premier ministre de recevoir les commissions des affaires étrangères de l’Assemblée nationale et du Sénat », et au ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, « de se rendre dès ce soir à Bamako, Niamey et Nouakchott pour examiner les mesures de sécurité à prendre » concernant la sécurité des ressortissants français. Il a ensuite appelé les Français à « renoncer à voyager dans la zone du Sahel ».
Nicolas Sarkozy a par ailleurs justifié l’intervention conjointe de la France et de la Mauritanie, en fin de semaine dernière, destinée à tenter le tout pour le tout pour faire libérer Michel Germaneau. « Nous avions le devoir de mener cette tentative pour l’arracher à ses geôliers », a soutenu le président.
"Bien vivant lors du raid"
Un élu et un notable du nord du Mali avaient auparavant – dans la nuit de dimanche 25 à lundi 26 juillet- confirmé que l’otage français avait bien été exécuté, l’élu déclarant qu’il a été « décapité ». « Oui, c’est vrai, après l’échec du raid franco-mauritanien de jeudi, Aqmi a exécuté l’otage français », a déclaré, sous couvert d’anonymat, un élu de la région malienne de Kidal (nord-est) où était censé être détenu Michel Germaneau. Il a affirmé que « le Français a été décapité sous les yeux » du chef de l’unité radicale d’Aqmi qui le détenait, Abdelhamid Abou Zeid, qui avait déjà exécuté, l’an dernier, un otage britannique, Edwin Dyer, après six mois de détention.
« Il était bien vivant lors du raid, mais caché dans une zone montagneuse dans la région de Kidal, vers la frontière avec l’Algérie. L’endroit est une forteresse imprenable, où les islamistes ont posé des mines et construit des abris pour se protéger de toute attaque aérienne », a ajouté l’élu.
Un notable du nord du Mali, impliqué dans toutes les négociations pour libérer les otages dans cette zone et qui n’a pas non plus souhaité être nommé, a pour sa part déclaré : « C’est sûr, pour se venger de la mort de plusieurs de leurs éléments, ils ont tué l’otage français. Nous venons de l’apprendre par des canaux traditionnels ».
Échec de l’intervention militaire
Entre jeudi et samedi derniers en effet, la Mauritanie avec le soutien logistique de la France, a tenté une opération de la dernière chance, en attaquant une base d’Aqmi, vraisemblablement située au Mali. Ce raid a fait six morts du côté des terroristes, mais n’a pas permis de repérer l’otage. Samedi, les forces mauritaniennes, seules, ont une dernière fois tenté de localiser Michel Germaneau pour le faire libérer avant d’abandonner les opérations.
Ces raids avaient laissé un sentiment d’inquiétude à Paris, où l’on craignait pour la vie de Michel Germaneau. Pendant toute la durée de la détention de l’otage, Aqmi n’a pas donné de preuve de vie à sa famille. La nébuleuse terroriste avait fixé un ultimatum devant expirer le 26 juillet, pour obtenir la libération de certains de ses combattants.
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