Présidentielle : le Sénat met la pression sur Goodluck Jonathan

Les sénateurs nigérians ont voté un changement constitutionnel pour obliger le pouvoir à organiser la présidentielle en janvier prochain au plus tard. La chambre des représentants doit valider cette nouvelle date.

Le président nigérian Goodluck Jonathan à Port-Harcourt (delta du Niger) en mai dernier. © AFP

Le président nigérian Goodluck Jonathan à Port-Harcourt (delta du Niger) en mai dernier. © AFP

ProfilAuteur_PierreBoisselet

Publié le 22 juillet 2010 Lecture : 1 minute.

Goodluck Jonathan pensait pouvoir attendre avril 2011 pour régler la délicate question de la candidature de son parti à la prochaine présidentielle. Mais un vote du Sénat mercredi a ramené ce délai à moins de six mois.

La Chambre haute a en effet voté une réforme de la Constitution qui, si elle entre en vigueur, avancerait la prochaine élection présidentielle à janvier 2011.

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Jusqu’à présent, celle-ci devait être organisée entre 30 et 60 jours avant l’entrée en fonction du nouveau chef d’État (qui doit prêter serment le 29 mai 2011). Or selon la décision votée par le Sénat mercredi, « les élections se tiendront au plus tôt 150 jours et au plus tard 120 jours avant l’échéance du mandat ».

Craintes chez les « nordistes »

La Chambre des représentants doit encore approuver cette réforme, mais celle-ci accroît d’ores et déjà la pression sur le président Goodluck Jonathan.

D’ici là, il doit régler l’explosive question de la candidature du People’s Democratic Party (PDP), dont il est issu. Selon une règle coutumière, ce parti ultra-dominant sur la scène politique nigériane doit présenter alternativement un candidat issu du Nord (musulman) et du Sud (chrétien) à la présidentielle.

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Cette règle a récemment fait l’objet de remises en question de la part de personnalités influentes du pays, alors que Goodluck Jonathan continue de laisser planer le doute sur ses propres intentions.
Umaru Yar’Adua, le dernier président élu lors des élections générales de 2007, était un nordiste. Mais son décès en mai dernier a propulsé le sudiste Goodluck Jonathan aux commandes du pays. Mais le défunt Yar’Adua est censé effectuer deux mandats à la tête du pays.

Les « nordistes » craignent donc une confiscation du deuxième mandat dont ils estiment qu’il leur revient. Les tensions confessionnelles et communautaires se sont d’ailleurs réveillées depuis l’arrivée au pouvoir de Goodluck Jonathan.

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